#et pleurer quand elles ne sont plus à la vente
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En train de me faire tous les sites d'estimation de mensualité et emprunt max en crédits immobiliers et le prêt à taux 0 car j'ai aucun self contrôle, que la recherche immobilière est une de mes hyperfixations et que apparemment, c'est un des seuls trucs qui calme mon anxiété puissance 10000 depuis 1 semaine.
#jezatalks#encore en train de me projeter sur des maison en pierre#et pleurer quand elles ne sont plus à la vente#jy comprendre pas grand chose mais je crois qu'avec mon compagnon on pourrait peut être envisager une maison à 150 000€ max#ouing les sous#pour ça faut qu'au moins un de nous deux ait un poste fixe#c dur la vie
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Eté 1929 - Champs-les-Sims
8/20
La journée des funérailles a été mouvementée. Par la force des choses, c'est devenu un jour chômé : comme tout le monde venait, il n'y avait presque plus personne au village pour travailler. Je n'ai jamais vu autant de monde dans notre petite église. Il faisait horriblement froid et il y avait un vent à décorner les boeufs, et pourtant des gens ce sont entassés sur le parvis. Quelqu'un a bien voulu faire une petite place pour le vieux Monsieur Jacqmarcq, car il aurait été monstrueux de laisser le nouveaux doyen du village dehors alors qu'il va sur ses quatre-vingt-dix ans.
Je n'avais pas souvenir que ma grand-mère cultivait autant de relations, mais l'immense majorité des gens avaient l'air affecté par son décès. Ils ne faisaient pas seulement acte de présence. Je pense que je ne le réalise pas encore, mais sa mort a laissé un grand vide par chez nous.
Transcription :
Ange « A ce propos, comment se porte Anne-Sophie ? »
Jeanne « L’âge n’est pas tendre, mais nous sommes dans une période faste. Elle passera au milieu de autres tout à l’heure. »
Ange « Sans avoir l’air de rien bien sur. »
Jeanne « Mon garçon, je me demande si tu as jamais su ce qu’était la subtilité. Fais donc ce que tu veux de tes affaires, mais tout le monde ne peut pas vivre comme toi tu le fais. Tu n’as pas besoin de ce regard de connivence pour avoir ma sympathie. »
Ange « Pardon. Mais comme je ne vais plus à Paris aussi souvent qu’avant, je n’ai plus grand monde à qui en parler. Des gens qui comprennent, j’entends. »
Jeanne « Ma porte t’es toujours ouverte, comme toujours. Il fut un temps où tu la passais plusieurs fois par jour pour venir pleurer dans mes jupes. Ce temps là me manque un peu je dois dire. »
Ange « De mon côté et en toute honnêteté, je vous vois comme une seconde mère Madame Jeanne. Vous aviez pourtant déjà beaucoup d’enfants dont vous occuper, et vous étiez là pour m’écouter. »
Jeanne « Oh, mais c’est bien normal. Qui oserais dire non à un garçon qui a besoin qu’on le console ? »
Ange « Plus de gens que vous ne pouvez imaginer. »
Jeanne « Tu sais, après la mort de mon premier mari, c’est un peu ce qu’a été Madame Eugénie pour moi. Oh, elle avais souvent des mots durs et des idées bien arrêtées, mais elle a toujours eu la patience de m’écouter et de me donner les conseils que j’avais besoin de recevoir. C’est grâce à elle que j’ai compris que ma vie n’était pas finie quand j’ai perdu mon second mari, et c’est cette petite tape dans la bonne direction qui a amené Anne-Sophie dans ma vie. »
Ange « Qui l’aurait cru ? Mais il est vrai qu’elle avait des talents hors de pairs. Pour moi, elle a toujours été comme l’ombre d’un très grand arbre au dessus de moi. Souvent reposante et bienveillante, mais parfois un peu pesante. »
Jeanne « J’imagine que c’est ainsi que me vois mon Andréa quand je viens lui prodiguer des conseils pour ses enfants. Même si par en juger son regard, elle appréhende parfois ma bienveillance. Mais j’imagine que c’est le lot des grand-mères. Agacer tout le monde, sans pour autant qu’on puisse réellement nous contredire, tel Mathusalem. »
Ange « Mathusalem s’applique davantage à Grand-Mère qu’à vous. Sa mort a été un sacré choc. Quelque part, j’imaginais qu’elle serait toujours là. »
Jeanne « Elle semblait bien partie pour. Elle a été dans mon entourage depuis que je suis arrivée d’Hylewood pour ma part. Je suis tant désolée pour toi. »
Ange « Nous l’avons tous perdue. Vous pas moins que les autres. »
#lebris#lebrisgens5#history challenge#legacy challenge#decades challenge#nohomechallenge#sims 3#ts3#simblr#sims stories#eugénie le bris#Arsinoé Le Bris#Lucien Le Bris#Ange de Chastel#Jeanne Marie Dorothée Le Bris#Anne-Sophie Musclet#Joseph Béate#Thomas Delajoie#Andréa Béate
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Nostalgie, quand tu nous tiens...
L'affirmation ''c'était mieux, avant'' revient régulièrement dans nos ''éditos'', au point de devenir un clin d’œil complice. En ces temps où ''tout le monde en a marre'', un colloque sur un sujet très proche s'est tenu, du 24 au 27 novembre derniers, au Mans. Pompeusement baptisé ''le 35 ème Forum philosophique'', il a tourné autour de ''l'Actualité de la nostalgie'', ce qui m'a donné l'idée de rephraser ma question favorite : ''C’était mieux, demain ?''. Barbara Cassin l'a fait, en évoquant d'autres ''hiers'', pleins d’espoirs futurs... que ''la flèche du temps'' semble rendre impossibles.
La philosophe et académicienne a commencé sa réflexion en racontant que son fils, lorsqu'il avait dans les 2-3 ans, lui demandait, après la lecture vespérale de son histoire quotidienne et juste avant de s’endormir : ''Maman, c’est aujourd’hui, demain ?''. Tout un chacun sait, intuitivement, que notre perception du temps est à la fois linéaire et indomptable, et que le présent ne cesse de s’évanouir, sans s'épanouir, entre le passé et le futur. Pourtant, la nostalgie a une façon bien à elle de bouleverser le temps, en bricolant le passé : on voudrait revenir à hier, on a envie qu'hier soit encore à venir, et puisse se rejouer... comme dans les idéogrammes japonais qui écrivent ''passé' en traçant une ligne devant les yeux et non pas derrière la tête, comme on pourrait le penser... En fait, la nostalgie vaut pour l’espace comme pour le temps : on veut revenir là où on était, où on est né, où on a fait sa vie, où on a été heureux ; on veut rentrer chez soi, surtout si l’on n’a plus de chez-soi, et on voudrait bien avoir, à tout moment, l’âge qu’on avait hier.
Ce drôle de mot est un ''vrai-faux fake'' ! En fait, c’est un pseudo-mot grec composé de ''algos'', la douleur, la souffrance, et de ''nostos'', le retour. Mais ce mot était inconnu d’Homère alors que, s’il existe un monument de nostalgie, c’est bien l’Odyssée, dont le vrai sujet est : est-ce que Ulysse va connaître le ''nostimon hêmar'', le jour du retour... et quand ? Et lui ne cesse de pleurer sur ce retour, mais ne parvient pas à rentrer et endure mille peurs, souffrances, fatigues et naufrages. A deux reprises, le héros voit de loin son Ithaque, sa terre natale, son royaume... et à chaque fois, il s’endort et laisse les vents contraires l'éloigner, une fois encore.
De manière curieuse, ce mot de ''nostalgie'' n'a pris forme qu'en 1678, lorsqu'un médecin suisse, Jean-Jacques Harder, l’a inventé pour que les Gardes suisses, ceux du pape comme ceux du roi de France, qui désertaient quand ils pensaient au chant profond des alpages, le ''ranz des vaches'', soient, non pas fusillés comme déserteurs (ce qu’ils étaient, en termes militaires), mais réintégrés et soignés comme des malades, ce que lui diagnostiquait. ''Ce n’est pas leur faute, disait-il : ils sont malades de ''nostalgie'' comme d’autres de lombalgie''. La preuve, miraculeuse ? Apercevoir leur village depuis une colline et entendre chanter le beau Lyôba, por aryâ ... suffisait à les guérir...
Depuis... la nostalgie est devenue beaucoup plus compliquée, et beaucoup plus difficile à soigner, comme l'avait expliqué Barbara Cassin (encore elle !) dans ''La Nostalgie'' (Ed. Autrement, 2013), répondant à la question : ''Quand donc est-on chez soi ?'' Elle cherchait une réponse en comparant trois destins emboîtés, (1)- Ulysse, le ''revenable'', qui doit quitter le lit conjugal, creusé dans le tronc d’un olivier encore enraciné, pour un extrême ailleurs, avant de pouvoir rentrer pour de bon ''vivre entre les siens le reste de son âge''. (2)- Enée, l’exilé sans retour, qui doit abandonner non seulement l’espoir de construire une nouvelle Troie, mais doit quitter jusqu’à sa langue pour pouvoir fonder, en latin, ce qui deviendra Rome. (3)- Et Hannah Arendt, qui n’appartient à aucun peuple, la naturalisée américaine qui n’est vraiment chez elle que dans sa langue, l’allemand plutôt que l’Allemagne, dans la chancelante équivocité du monde à ce moment terrible de l'Histoire.
Serait-on donc ''chez soi'', non parce qu’on a là ses racines, mais parce qu’on est accueilli ? Selon les pays, la ''Nostalgie'' varie, d'ailleurs, du Heimweh, le mal du pays, au home sweet home, qui reboucle et enracine chez soi, ou au Sehnsucht, l’éternel désir d’ailleurs, infini, aussi étrange et terrifiant qu’indispensable, inévitablement humain. On se souvient de Rimbaud : ''Je sais que je serais mieux ailleurs. Je ne sais pas où c'est, mais je sais que c'est ailleurs...''
De là, on en arrive très vite à l'anti-phrase : ''Demain, c’était mieux hier'',car hier, on pouvait encore croire à demain. Et c’est cela, précisément, qui est la nostalgie, aujourd’hui. Le ''demain d'hier'', on pouvait l'imaginer mieux, plus libre, plus intelligent, plus user friendly que le ''hier d'aujourd’hui''. Hier, on croyait au progrès de la science, des arts, de la sagesse, de l’humanité. Mais, surtout, on croyait au ''plus jamais ça''. Demain... c'était mieux hier, puisque privé à jamais de l’horreur, de la Shoah, d'Hiroshima, des guerres mondiales, et cetera... des ''et cetera' qu'allaient désarmer, sans doute, le lent mais irréversible mouvement d’émancipation des peuples, des hommes, des femmes, des enfants. L’avenir souriait, tout le monde.y croyait. C'était... hier !
Aujourd'hui, seule la nostalgie rend possible de croire que ce sera mieux demain... ou de croire que c’était mieux avant... Toute ma vie, j’ai cru à aujourd'hui et en demain, parce que le soleil se lève chaque jour, inattendu, splendide dans sa gloire, tandis que le ''aujourd’hui d’aujourd’hui'', c'est l'atroce souvenir du ''7 octobre'' et ses suites... Ce sont toutes les maisons de Gaza-City réduites –au sens propre-- en poussière... Ce sont les rives du Dniepr transformées en cimetières pour jeunes hommes que ne reverront jamais leurs parents, morts aussi, peut-être, des deux côtés... Ce sont des milliers d'ulysses morts en Méditerranée parce que nos pleutres-au-pouvoir n'ont pas eu le courage et la clairvoyance de dire ''On ne passe plus : il n'y a plus de point de chute !'', arrêtant instantanément ce massacre (et la fortune des ''passeurs'')... Ce sont tous les enfants soumis aux idées criminelles du jour, à qui on fait haïr et mépriser leurs parents qui auraient détruit la Terre, ou à qui on fait croire qu'ils peuvent impunément changer de sexe, ''pour voir''. Où ai-je lu, il y a peu : ''On va droit dans le mur, mais c'est pas grave : on a allumé les phares, donc on voit le mur''.
Aujourd’hui, si personne n'ose plus dire ''c'était mieux, hier'', par crainte de représailles venues du ''système'', de moins en moins de gens pensent que ''ce sera mieux demain'', et la Loi soi-disant ''immigration'' votée hier (voir ci-dessous) en est un bel exemple.... Le lavage de cerveaux, après 30 ou 40 ans de ''credo'' progressiste, n'a toujours pas pris dans les têtes, et c'est tant mieux : la tendance, aujourd'hui, permet d'espérer un réveil de notre ancienne sagesse et un retour à des jours meilleurs... même si l'horreur et le pire restent, encore, des alternatives permanentes, menaçantes et redoutables... Ce qui est certain, c’est que c'est hier que c’était mieux demain, et c’est de cet hier d’espoir dont tout le monde a la nostalgie, ce sentiment qui refait surface lorsque la réalité devient insupportable... Etonnez-vous qu'il fasse un retour en force, en ces jours noirs !
H-Cl
PS – Impossible de ne pas dire un mot de l'actualité : les vacances qui arrivent vont empêcher de tirer les conséquences du ''drame comique'' qui déchire la France, la Droite, la Gauche, les français, la majorité non-majoritaire... et tout le reste. Comme nous l'annoncions depuis longtemps, cette loi –dite d'immigration-- est ''passée'', au prix de contorsions honteuses. Elle ne va rien changer, sauf un tout petit peu, à la marge, et le fait qu'elle ait été heureusement durcie transformera ce ''rien'' en ''presque rien''. En revanche, préparons-nous à souffrir : pour se venger d'avoir été aussi nuls que d'habitude, les macronistes vont nous faire payer cher leur défaite, et nous allons donc ployer sous le poids de lois affreuses, mais ''à gauche'', sur tous les sujets : assassinat légal des malades et des vieux, permission de tout ce qui est défendu, promotion de ce qui est interdit, encouragement de tout ce dont la vaste majorité de nos concitoyens ne veut pas, tolérance zéro pour tout ce qui s'écarte –fut-ce un peu-- de la doxa de Gauche, et, ''comme d'hab'', bobards, mensonges et contraintes perverses poussés à l'extrême...
Nous aurons besoin de beaucoup de ''bons vœux'', pour contrer le tsunami qui se prépare, dès aujourd'hui, au Cons Cons (pour ''-eil'' et ''-titutionnel'' !), comme un raz-de-marée de grosses macronneries... dont la première fut sans doute cet interminable ''foutage de gueule'' que l'Elysée nous a imposé ce 20 décembre au soir : deux heures interminables de pur déni de toute réalité ! Les français, pas idiots, jugeront...
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Eldarya ANE Episode 17 - Avis
J'étais tellement énervée par cet épisode que je n'ai pas pu m'empêcher de poster un commentaire sur le forum alors que j'avais dit que je ne perdrais plus mon temps et mon énergie à essayer d'être constructive quand nous n'avons jamais aucun retour de Beemoov...
°~ Salut ~°
Bon je ne vais pas y aller par quatre chemins, j'ai beau chercher à adoucir mon verdict je ne trouve pas vraiment d'arguments en votre faveur. Clairement, je n'ai pas aimé.
Pas "je n'ai pas aimé" dans le sens "le développement de l'histoire ne va pas où je voudrais". Non, j'ai pas aimé dans le sens je ne comprends pas ce que je fous là.
Que s'est-il passé dans cet épisode ? Rien. Que s'est-il passé dans l'épisode précédent ? Rien.
Nous sommes à quelques épisodes de la fin de la saison et vous perdez votre temps et surtout le notre dans des errances vides de contenu et de sens.
Si encore ces apartés étaient riches de développement des personnages, de leurs relations et évidemment de la romance désormais pré-mortem avec le CDC.
Mais non. Pas de contenu, juste du blabla dans le vent, des digressions WTF (sérieux vous imaginez Chrome Nevra et Lance danser sur du flutiau (ou quoi que cela puisse être) à l'EVG de Chrome ?) Je ne veux pas tomber dans le cliché de la beuverie obligatoire et virile mais à un moment faut arrêter. Si vous êtes incapables d'imaginer un lore propre à votre univers vous ne pouvez pas copier des traditions bien connues et ne pas en respecter un minimum les codes. Chose que vous semblez avoir parfaitement intégrée avec l'EVJF de Karen (et c'est bien dommage) et son strip-tease fantasmé bien malaisant.
Bref, j'ai pas aimé.
J'ai pas aimé être encore une fois obligée de subir les incohérences scénaristiques ("oh la la je suis débordée comment je vais faire ?" => "tiens si j'allais méditer avec Leiftan et Koori"), surtout que je ne peux blairer ni Chrome ni Karen quels que soient les changements que vous ayez tenté d'apporter à leurs personnages dans ANE. Leur développement dans TO était tellement catastrophique qu'en ce qui me concerne il leur collera à la peau jusqu'à leur mort (si seulement).
Je n'ai pas aimé me faire encore raquetter pour une tenue sans aucun intérêt (sérieux la tenue Sand Walker était incroyable, pourquoi vous nous ressortez une pauvre robe-remake de la robe Shiny Lady on voit bien que vous n'avez fait strictement aucun effort).
En fait je crois que j'ai eu l'impression de jouer un mauvais spin-off pour les fan de Chrome et Karen dont je ne fais pas partie. Episode : intérêt 0 Tenue : intérêt 0 Moment avec le CDC : intérêt 0.
Je vois bien que vous essayez de contenter les joueur.se.s qui déplorent depuis une quinzaine d'épisodes l'absence flagrante et plombante de f*cking ROMANCE mais vous faites complètement fausse route.
Pas que je me plaigne d'avoir des scènes de c*l hein loin de là SI ENCORE ELLES ETAIENT BIEN ECRITES. Mais là pardon mais qu'est-ce qu'on se fait ch*er.
Pour moi toutes ces scènes sont indifférenciables les unes des autres. On pourrait les superposer, les mélanger sans que personne ne s'en rende compte. Je finis par me dire que vos scénaristes devraient trainer sur des forums -18 pour s'inspirer un peu parce que là désolée mais on s'em**rde.
Pas de frisson, pas de tension, pas de frustration, les clefs d'un moment vraiment torride. Comme tout le reste c'est plat, lourd, redondant. On finit par cliquer sans vraiment lire ces bribes de phrases. De quelques mots. Sans aucune alternance de rythme. Qui cassent complètement l'immersion. On clique. Encore.
Encore une fois je ne me plains pas qu'on ait droit à des scènes de s*x mais ce qu'on vous demande c'est du CONTENU b*rdel je le dis à chaque commentaire j'ai envie de pleurer. Du développement des personnages, de leur background, de voir l'évolution de leurs sentiments, de leur relation !!! BON SANG mais qu'est-ce qu'il faut qu'on fasse ?? Je suis désespérée de toute façon à ce niveau de l'histoire je pense que c'est peine perdue mais ce que ça peut m'énerver !
Je suis sur la route de Lance et on ne sait RIEN de lui, de son cheminement sur les 7 années qui se sont écoulées, de son évolution, BON SANG les Redemption Arc offrent tellement de potentiel de développement, ce sont les persos les plus riches ! Et vous en faites une potiche plantée là pendant qu'on demande aux purrekos combien de litres de punch on veut pour cet EVG MAIS ON S'EN F*UT P*TAIN "Merci d'être resté avec moi gnagnagna" mais c'est pas ça qu'on veut ! On veut de la profondeur on veut voir son côté tourmenté sa culpabilité sa noirceur ses doutes GNIIIIIII vous m'énervez vous pouvez pas savoir ce que vous m'énervez.
Le prétexte du mariage (même si je m'en fous) offrait plein de possibilité d'avoir une vraie conversation avec le CDC, de faire le bilan de leur non-relation (clairement c'est plus un plan c*l qu'un couple), de parler de leur éventuel avenir, de la façon dont chacun peut se projeter dans le futur à court ou long terme, de leurs projets de leurs envies enfin de se connaître quoi, plutôt que de se regarder dans le blanc des yeux et de finir inlassablement par b*iser le soir, dans une chambre, dans un lit, comme un vieux couple qui a jeté l'éponge, bon sang qu'est-ce qu'on s'ennuie.
Bref. J'ai pas aimé.
Vous nous proposez des épisodes tellement en dent de scie que je finis par me dire que vous êtes des sadiques et que ça vous fait marrer de massacrer à grand coup d'incohérences et de platitude votre propre création et de nous voir encore nous battre pour tenter d'en sauver les petits morceaux qui pourraient valoir le coup.
Je ne sais pas où on va. Ca sent encore la fin bâclée et WTF avec un réveil miraculeux des pouvoirs d'Aengel de Leiftan et de la gardienne pile au bon moment vraiment on le voyait pas venir (cf l'évolution conjointe et aberrante du seifaun et du draflayel dans l'épisode précédent).
Ce qui m'atterre le plus c'est que je vois des commentaires positifs. Je dois vraiment pas être au bon endroit.
Allez on se voit au mariage hein, je serai la meuf avec une robe démodée qui picole au bar.
°~ RIP ~°
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LE VOYAGE DU CHRÉTIEN À LA CITÉ CÉLESTE !
CHAPITRE 1!
Rêve de l'auteur, — Chrétien, convaincu de péché, fuit la colère à venir. l'Évangile le conduit à Christ.
Comme je voyageais par le désert de ce monde, j'arrivai dans un lieu où il y avait une caverne, et je m'y couchai pour prendre un peu de repos.
M'étant endormi, je vis en songe un homme vêtu d'habits sales et déchirés (Esaïe 64 6. Nous sommes tous comme des impurs, Et toute notre justice est comme un vêtement souillé; Nous sommes tous flétris comme une feuille, Et nos crimes nous emportent comme le vent). Il était debout, tournant le dos à sa propre maison (Luc 14 33. Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple). Il avait un livre à la main (Jean 5 39. Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi.), et était chargé d'un pesant fardeau (Psaumes 38 4. Mon coeur brûlait au dedans de moi, Un feu intérieur me consumait, Et la parole est venue sur ma langue). Ayant ouvert son livre, et s'étant mis à lire, il commença bientôt à pleurer et à trembler, et, incapable de se contraindre plus longtemps, il s'écria avec l'accent de la douleur: « Que faut-il que je fasse » (Actes 16 30. il les fit sortir, et dit: Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ?)
Dans cet état, il retourna chez lui; et se contraignit aussi longtemps qu'il en fut capable devant sa femme et ses enfants, de peur qu'ils ne s'aperçussent de son angoisse. Mais, comme sa tristesse allait toujours en augmentant (2 Corinthiens 7 10. En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort.), il ne lui fut bientôt plus possible de garder le silence, et il leur parla en ces termes :
« Ma chère femme, et vous, mes chers enfants, ayez pitié de moi, car je succombe sous le poids du pesant fardeau qui m'accable. Je sais d'ailleurs, à n'en pouvoir douter, que la ville que nous habitons va être consumée par le feu du ciel (2Pierre 3 7 à 10. tandis que, par la même parole, les cieux et la terre d'à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies. Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c'est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance. Le jour du Seigneur viendra comme un voleur; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les oeuvres qu'elle renferme sera consumée.), et que nous serons tous, sans exception, victimes de cet épouvantable embrasement, si nous ne trouvons pas un asile pour nous mettre à couvert, et, jusqu'à présent, je ne vois aucun moyen d'échapper au danger. »
Ce discours surprit au dernier point tous les membres de sa famille (1 Corinthiens 2 14. Mais l'homme animal ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge.), non pas qu'ils ajoutassent foi à ce qu'il disait, mais ils s'imaginèrent qu'il avait le cerveau troublé, et que c'était ce qui lui mettait ces étranges idées dans l'esprit.
Espérant que le repos contribuerait à lui rendre la raison, ils l'engagèrent à se mettre au lit; mais au lieu de dormir, il passa la plus grande partie de la nuit à soupirer et à verser des larmes, et le lendemain matin, quand on vint lui demander de ses nouvelles, il répondit qu'il allait de mal en pis, et répéta tout ce qu'il avait déjà dit la veille. Mais bien loin de faire quelque impression sur ceux qui l'entouraient, ses discours ne firent que les irriter. Chacun se persuada bientôt que le véritable moyen de guérir la maladie de son esprit, c'était de le traiter avec dureté et mépris; en sorte que tantôt on se moquait de lui, tantôt on le reprenait sévèrement, et tantôt, enfin, on affectait de le négliger tout-à-fait, et de ne plus se mettre en peine de lui. Quant à lui, il se retirait dans sa chambre pour prier pour ceux qui le maltraitaient, et pour déplorer sa propre misère; ou bien il allait se promener seul dans la campagne, tantôt lisant, tantôt priant. Plusieurs jours s'écoulèrent de cette manière. Or, un matin qu'il se promenait ainsi solitairement, les yeux fixés, comme à l'ordinaire, sur son livre, il parut tout-à-coup fort troublé, et s'écria à haute voix, comme auparavant : « Que faut-il que je fasse » pour être sauvé » (Actes 16 30. il les fit sortir, et dit: Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé?)
Puis il regarda d'un côté et d'autre, comme un homme qui cherche à fuir, et cependant il restait immobile, ne sachant quel chemin prendre. Alors, un homme appel�� Évangéliste s'approcha de lui, et lui demanda pourquoi il se plaignait si amèrement. Monsieur, répondit Chrétien (c'était le nom de cet homme), je vois, par le livre que je tiens à la main, que je suis condamné à mourir (Hébreux 9 27. Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seul fois, après quoi vient le jugement), et qu'il me faudra ensuite comparaître en jugement : or, je crains la mort (Job 16 20. Déjà maintenant, mon témoin est dans le ciel, Mon témoin est dans les lieux élevés.), et je ne suis nullement prêt à paraître devant mon juge.
Pourquoi craindriez-vous la mort? dit Évangéliste; cette vie est semée de tant de maux. C'est reprit Chrétien, que je crains que ce fardeau que je porte ne me fasse enfoncer plus bas que le sépulcre, et ne me précipite dans la Géhenne. Or, monsieur, si la seule idée de la prison me fait trembler, que deviendrai-je quand il me faudra comparaître en jugement, et subir l'exécution de la sentence? voilà ce qui me jette dans le désespoir.
- Si telles sont vos craintes, pourquoi restez-vous dans l'inaction?
- C'est que je ne sais de quel côté me tourner.
Alors Évangéliste lui donna un rouleau en parchemin, sur lequel était écrit ces paroles : « Fuyez la colère à venir » (Matthieu 3 7. Mais, voyant venir à son baptême beaucoup de pharisiens et de sadducéens, il leur dit: Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir?). Après les avoir lues, il regarda attentivement Évangéliste et lui dit : Où dois-je fuir? — Voyez-vous cette petite porte étroite (Matthieu 7 13 et 14. Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent.)? dit Évangéliste, en étendant la main, et en dirigeant ses regards de l'autre côté d'une vaste plaine.
— Non.
— Eh bien ! voyez-vous cette lampe qui jette une vive lumière (Psaumes 119 105; Ta parole est une lampe à mes pieds, Et une lumière sur mon sentier. 2 Pierre 1 19. Et nous tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour vienne à paraître et que l'étoile du matin se lève dans vos coeurs; )?
— Il me semble que oui.
— Dirigez-vous de ce côté; regardez toujours fixement cette lumière, et allez droit à elle; quand vous y serez arrivé, vous verrez la petite porte; vous n'aurez qu'à frapper, et l'on vous dira ce que vous aurez à faire.
Fin du chapitre 1.
Toute la gloire soit à Jésus Christ !
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Setsunai (切ない)
Un mot magnifique en japonais
On peut le traduire par « poignant ». J'aime ce mot car il a de nombreuses connotations empreintes de beauté et de poésie. Il m'évoque l'image d'un garçon qui pleure à la fois de tristesse et de joie après des aventures qu'il n'oubliera jamais.
« C'est fini, mais c'était bien »
Ou encore
« C'était beau, mais c'est fini »
Petit Prince, chapitre IX
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Je crois qu’il profita, pour son évasion, d’une migration d’oiseaux sauvages. Au matin du départ il mit sa planète bien en ordre. Il ramona soigneusement ses volcans en activité. Il possédait deux volcans en activité. Et c’était bien commode pour faire chauffer le petit déjeuner du matin. Il possédait aussi un volcan éteint. Mais, comme il disait, « On ne sait jamais ! » Il ramona donc également le volcan éteint. S’ils sont bien ramonés, les volcans brûlent doucement et régulièrement, sans éruptions. Les éruptions volcaniques sont comme des feux de cheminée. Évidemment sur notre terre nous sommes beaucoup trop petits pour ramoner nos volcans. C’est pourquoi ils nous causent des tas d’ennuis.
Le petit prince arracha aussi, avec un peu de mélancolie, les dernières pousses de baobabs. Il croyait ne jamais devoir revenir. Mais tous ces travaux familiers lui parurent, ce matin-là, extrêmement doux. Et, quand il arrosa une dernière fois la fleur, et se prépara à la mettre à l’abri sous son globe, il se découvrit l’envie de pleurer.
– Adieu, dit-il à la fleur.
Mais elle ne lui répondit pas.
– Adieu, répéta-t-il.
La fleur toussa. Mais ce n’était pas à cause de son rhume.
– J’ai été sotte, lui dit-elle enfin. Je te demande pardon. Tâche d’être heureux.
Il fut surpris par l’absence de reproches. Il restait là tout déconcerté, le globe en l’air. Il ne comprenait pas cette douceur calme.
– Mais oui, je t’aime, lui dit la fleur. Tu n’en as rien su, par ma faute. Cela n’a aucune importance. Mais tu as été aussi sot que moi. Tâche d’être heureux… Laisse ce globe tranquille. Je n’en veux plus.
– Mais le vent…
– Je ne suis pas si enrhumée que ça… L’air frais de la nuit me fera du bien. Je suis une fleur.
– Mais les bêtes…
– Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaître les papillons. Il paraît que c’est tellement beau. Sinon qui me rendra visite ? Tu seras loin, toi. Quant aux grosses bêtes, je ne crains rien. J’ai mes griffes.
Et elle montrait naïvement ses quatre épines. Puis elle ajouta :
– Ne traîne pas comme ça, c’est agaçant. Tu as décidé de partir. Va-t’en.
Car elle ne voulait pas qu’il la vît pleurer. C’était une fleur tellement orgueilleuse…
Antoine de Saint-Exupéry
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« A la fin des fins, la raison de tes larmes est de bâtir un arc-en-ciel »
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錦鯉 (nishikigoi)
Quand je marche pour aller au travail, je passe par-dessus cinq différentes rivières.
Elles ne sont pas profondes. Les hérons qui s’y posent en touchent le fond de leurs longues jambes, fines baguettes. Ils s’envolent dès que je me penche par-dessus la rembarde des ponts pour les regarder.
Dans un creux de la rivière, un matin, je remarque un poisson.
Il cohabite avec les hérons, beaucoup trop gros pour être leur proie. C’est un poisson qu’on ne s'attenderait pas à trouver là. Une carpe japonaise, trois couleurs, nishikigoi. Elle se démarque du fond brun-noir de l’eau qui coule lentement. Une tache de lumière.
J’en parle à mes collègues, en arrivant au travail. Certains sont aussi étonnés que moi. Une semble savoir exactement de quel poisson je parle. On me dit que quelqu’un doit l’avoir abandonné là. Cette sorte de carpe, qu’on trouve dans les étangs des temples, jardins soignés du Japon, n’existe pas à l'état sauvage. Quelqu’un doit l’avoir jetée dans la rivière lorsqu’elle était petite. Mais elle est si grosse. Quelqu’un doit l’avoir nourrie.
Ce soir-là, je ne la revois pas. Le soleil sur l’eau est un éclat qui camoufle les profondeurs. Je rentre heureuse, pensant la carpe ailleurs, en pèlerinage le long de la rivière.
Mais au matin suivant, elle y est toujours. Le courant s’enfonce, et l’eau s’y accumule. Un semblant d’étang, ou la carpe tourne en rond. Ce n’est pas la saison des pluies. L’eau qui ruisselle des montagnes, glacée, pour venir se jeter dans l'océan au pied de la ville, n’est pas assez élevée pour permettre à un poisson de cette taille de remonter la rivière.
Je m’accote sur la rembarde. Les hérons et les ibis déploient leurs ailes. Moi, je regarde la carpe tourner.
C’est l’hiver. Les branchages d’automne, asséchés, pendent toujours des deux rives. Des herbes et des roseaux, des tiges aux grandes feuilles beiges. La susuki et ses épis argentés d’estampe ondoient au vent. Espèce envahissante.
Je ne sais pas si je dois être triste.
La carpe japonaise peut vivre une cinquantaine d’années; la plus vieille aurait v��cu jusqu’à deux siècles. Elle reconnaît la main qui la nourrit, s’approche des humains auprès des rives. Paisible et docile, elle se laisse caresser du bout des doigts. Ses taches rouges, noires et blanches la rendent particulièrement belle. Un poisson-ornement. Ukiyo-e.
J’ai peur de la retrouver flottante, morte, un matin de printemps.
Les hérons sont partis. Il n’y aurait personne pour la pleurer. J’emprunte du deuil à cette pensée.
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Il était une fois une famille qui vivait dans un joli village et y menait une vie tranquille. Il y avait un papa, une maman, un charmant garçon et une fille adorable. La vie allait son cours, avec ses fluctuations, ses joies et ses tracas, comme dans des centaines, des milliers de familles. Il n’y aurait pas vraiment d’histoire à raconter, autre que celle de la vie qui va, sans le cataclysme qui a frappé cette famille, il y a précisément 4 ans (4 ans à peine ? 4 ans déjà ?).
Le petit garçon au regard d’ange devenait un beau jeune homme et abordait le seuil qui mène à l’âge adulte. C’est une période délicate : comment devenir un homme, un « vrai », comment réussir à prendre sa place, comment trouver un équilibre entre force et gentillesse, détermination et douceur, courage et sensibilité ? Généralement, on finit par y arriver, avec plus ou moins de bleus et de bosses. Lui a choisi un autre chemin : un matin, au lieu de retourner au lycée, il est parti rejoindre les anges, prématurément.
Quel cauchemar pour sa famille, contrainte de continuer à vivre avec l’inacceptable ! Quand on traverse une épreuve — un accident, une maladie, une perte brutale, quand on se retrouve au cœur de la tourmente, à vivre un cauchemar, on croit toujours que rien de pire ne pourrait arriver. Là, c’était la réalité : rien de pire ne peut arriver que de pleurer la perte d’un être infiniment cher parti trop jeune.
Pour tenter de cicatriser la blessure, on tente de comprendre. On le sait : le monde peut se montrer violent, en particulier à l’adolescence, pour des personnalités d’apparence trop tendre. Il peut arriver qu’elles se retrouvent victimes de personnalités toxiques, méchantes, perverses. Il y a un mot pour désigner cela : le harcèlement, « mode de persécution consistant à enchaîner de façon répétée des agissements et des paroles hostiles afin de démoraliser et d’affaiblir psychologiquement la personne qui en est victime. »
Aujourd’hui, plus encore qu’il y a 4 ans, il en est souvent question : harcèlement sexuel, harcèlement au travail, harcèlement scolaire. Pourtant, concrètement, cela reste difficile à dénoncer, encore plus à prouver. Dans l’histoire que je raconte ici, il s’agit d’une hypothèse très crédible, mais rien n’a été officiellement établi. Il est difficile de démêler les écheveaux dans lesquels s’entrecroisent les fils de nos vies.
Et il faut bien que la vie continue… Après une longue période de peine et de cicatrisation douloureuse, une évidence est apparue aux parents endeuillés : il fallait changer de vie. Repartir de zéro, qui n’y a jamais pensé ? Tous ceux qui en rêvent ne franchissent pas toujours le pas. Eux oui : reconversion professionnelle, apprentissage d’un nouveau métier, vente de la maison, déménagement, démarrage d’une nouvelle existence. Se dépouiller du passé pour mieux se tourner vers l’avenir.
Il fallait changer de vie
Se lancer dans un projet en relation avec la nature est vite devenu une évidence. S’éloigner de la ville et de son agitation désordonnée, se rapprocher de la terre pour s’accorder aux rythmes des jours et des saisons. Une fois la décision prise, les opportunités se sont présentées comme des évidences. Le moment était venu de devenir agricultrice et agriculteur, éleveurs de chèvres et producteurs de fromages bio.
Je suis allée leur rendre visite, d’abord au marché dominical d’un village proche, puis à la chèvrerie. Je m’y suis rendue en compagnie de la plus jeune de mes filles. C’est elle le trait d’union qui me relie à cette histoire. Elle est entrée en 6e en même temps que le garçon aux yeux d’ange, ils ont été proches pendant les années collège. Ils avaient le même âge, à deux jours près. Elle vient d’avoir vingt ans. Elle aussi reste marquée pour toujours.
J’ai passé une journée merveilleuse à la chèvrerie. Ces moments d’échange respiraient la simplicité et la douceur. Nous avons partagé un sympathique pique-nique, où la dégustation de fromages de chèvre tenait le devant de la scène : quel régal ! Mots-clés : frais, doux, tendre, moelleux, savoureux.
La rencontre avec les chèvres a été un autre moment joyeux. Ce sont des animaux malins et affectueux. Chacune a son caractère, toutes semblent bien s’entendre. Elles disposent d’une grande liberté, se déplaçant à leur guise entre l’étable, une grande prairie en pente et un petit bois. Point fixe : la traite, le matin (il faudrait revenir très tôt pour y assister). Elles manifestent de la curiosité pour les humains qui les approchent, en quêtant même les caresses. L’une d’elles était malade récemment. De l’attachement et de la complicité sont palpables entre elle et l’humaine qui l’a soignée.
Nous avons aussi beaucoup parlé. Lui plus discret, elle plus volubile, tous les deux montrent l’envie d’aller de l’avant. Il y a un temps pour le silence, dans le laboratoire de la fromagerie, où la concentration est de mise, pour fabriquer les fromages. Il y a un temps pour la parole, pour échanger et partager, mettre des mots sur la vaste question « qu’est-ce qui donne un sens à la vie ? »
C’était chaleureux et émouvant. Le « Petit Prince parti trop tôt rejoindre les étoiles », comme se plaît à l’imaginer sa maman, aurait sûrement aimé se trouver là, assis avec nous sur des bottes de paille. D’ailleurs, n’était-il pas bien présent, dans nos souvenirs et dans nos cœurs ?
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Fuites (2/3)
Ao3
Lancelot l’enferma à Kaamelott.
Les premières semaines, il lui laissa la liberté de parcourir le château de la plus haute tour de guet au plus profond cachot. Elle en profitait du lever du soleil à la tombée du jour, quand il la faisait appeler pour souper en sa compagnie. Elle explorait des couloirs où elle n’avait jamais mis les pieds auparavant. Des lieux qui n’étaient pas chargés de souvenirs, où elle n’avait pas à imaginer les seigneurs Perceval et Karadoc en grande discussion au sujet de leur nouvelle technique de combat, le seigneur Bohort en train d’organiser une pièce de théâtre, ou encore Arthur allant d’un côté, revenant de l’autre, courant toujours après un temps qu’il n’avait pas.
Elle voyait peu de monde durant ses explorations, et ceux qui croisaient son chemin ne murmuraient qu’un salut respectueux avant d’accélérer le pas, sans lui laisser le temps de répondre ou de poser la moindre question. Elle aperçut le roi Loth, le seigneur Dagonet et le Jurisconsulte une fois, alors qu’ils étaient en grande discussion avec Lancelot dans une salle dont la porte était restée entrebâillée. Elle savait que Mevanwi était là, elle aussi, mais leurs chemins, par un hasard dont Guenièvre suspectait Lancelot d’être à l’origine, ne s’étaient encore jamais croisé.
Ils dinaient seuls le plus souvent, Lancelot sur le trône et Guenièvre à sa gauche, là où elle s’était assise des années durant. Les fantômes d’Arthur et de ses parents dansaient constamment devant ses yeux dans ces moment-là, et elle pouvait presque entendre les boutades et enguelades qui avait animé la pièce pendant tant d’années, comme si les murs étaient imprégnés de leurs voix. Ils avaient des invités, de tant à autres. Loth, Dagonet, le Jurisconsulte, le chef de tel clan, le roi de tel pays. Peu importe. Elle ne décrochait jamais le moindre mot, quand elle était dans cette salle, et rare étaient ceux qui lui adressaient la parole.
L’accès aux deux ailes de l’armée lui furent interdites en premier. Lancelot ne le lui annonça pas directement, bien entendu. Il ne lui faisait jamais de reproche en face, ne lui interdisait jamais rien par lui-même. N’avait que des mots doux. Elle aurait pu en rire, de l’ironie du sort et en venait à revivre en souvenirs ses plus belles disputes avec Arthur. Les plus méchantes, celles où chacun d’eux avait dit des mots qu’ils ne pensaient pas. Lancelot ne lui interdisait rien par lui-même mais, du jour au lendemain, les portes menant aux salles des gardes, à l’armurerie et aux tours de guet lui furent fermées, les gardes faisant une croix de leur lances à son approche.
Ce fut ensuite au tour de la cour principale, là où prenaient place les marchés, les célébrations diverses et les fêtes. Elle pouvait s’y rendre, mais uniquement à son bras, lors de réceptions officielles. En revanche, les jardins lui étaient toujours ouvert, et leur accès avait été interdit au reste des occupants du château. Alors qu’avant, nombre de couples et de familles avaient pour habitude de s’y retrouver, ils étaient maintenant abandonnés sauf par les quelques jardiniers qui n’avaient pas été congédiés. Les rires des enfants, les échos de disputes et les chansons scandées à tut-tête qui en avaient fait un lieu de vie ne résonnaient plus entre les bosquets. Elle prenait plaisir, malgré tout, à se promener au grand air, au milieu des roses et des lilas. Mais le ciel bleu au-dessus de sa tête ne ressemblait pas tant à une promesse de liberté qu’au plafond d’une prison dorée, et les allées de fleurs se muaient rapidement, dans son esprit, en murailles infranchissables.
La forteresse n’avait pas changé, tout en devenant l’exacte opposé de ce qu’elle avait été.
L’étape d’après fut de lui affubler une garde personnelle, deux soldats qui la suivaient où qu’elle aille, de l’instant où elle quittait sa chambre jusqu’au souper, suite auquel Lancelot la raccompagnait lui-même. Ils n’étaient jamais les mêmes deux jours d’affilés, et avaient pour ordre de ne lui adresser la parole qu’en cas d’extrême nécessité. Elle eu beau tenter de les énerver, de les faire rire ou de les faire sourire pour qu’il décrochent ne serait-ce qu’une seule syllabe, les menaces de Lancelot s’étaient avérées bien trop convaincantes. Les suivantes qui lui avaient été attitrées ne parlaient pas la langue, ce qui ne lui laissait personne avec qui échanger, excepté Lancelot lui-même.
La seule constante dans sa vie désormais, le seul visage familier, était le sien. Elle ne lui posa jamais de questions sur ces interdits successifs, et il ne les mentionna jamais de lui-même.
Il ne restait rien à Kaamelott qu’elle souhaitait gardé. Tout les objets de valeur qu’elle possédait avaient été envoyé en Carmélide avant qu’il ne prenne le pouvoir. Elle n’en fit revenir que deux, qu’elle rangea dans un petit coffre en bois, caché sous une commode. Ses possessions se résumaient, désormais, en un poignard au pommeau gravé de runes pictes, un peigne en argent et une couronne de fleur, trois précieux objets aisément transportables.
Elle n’avait pas vraiment de plan, le jour où elle s’échappa pour la première fois. Tard dans la nuit, elle revêtit une tunique légère dans laquelle il était aisé de se mouvoir, et une laine épaisse pour la protéger du froid une fois dehors. Elle remercia le ciel que Lancelot n’ait pas encore posté de garde devant sa porte, même si l’idée lui avait probablement déjà traversé l’esprit. Les couloirs étaient déserts. Elle avait longé les murs, sursautant au moindre bruit, s’immobilisant au moindre souffle d’air.
Le château n’avaient plus de secret pour elle. Après tout ce temps à errer sans occupation aucune, l’emplacement de chaque couloir, chaque salle, chaque porte était gravé dans sa mémoire.
Les cuisines étaient vides. Rare était ceux qui osaient braver l’interdit, et s’y rendre pour un goûter de minuit. Les sanctions sous Lancelot étaient bien différentes de celles du temps d’Arthur. Elle se glissa à l’intérieur, et ferma la porte doucement derrière elle, ne brisant le paisible silence que par le léger grincements des gonds. Les rayons de la lune faisaient scintiller les casseroles d’argent suspendues au-dessus de larges marmites en cuivre. Les abats prévus pour le lendemain étaient entreposés sur le plan de travail, et de grands sacs de haricots et de pois longeaient les murs. En face de la porte menant aux salles de repas s’en trouvait une autre, plus petite, donnant sur d’étroits escaliers en colimaçons. Guenièvre les descendit, et se retrouva devant une dernière porte, dont la serrure rouillée par les années refusait de céder sous ses coups d’épaule. Elle remonta, son coeur battant à tout rompre à l’idée de se trouver si proche de la liberté, et la peur de se faire découvrir si quelqu’un l’entendait. Chacun de ses pas sur les marches de pierre semblait vibrer dans l’air à la façon des trompettes matinales de Carmélide. Elle s’empara d’une casserole et redescendit, faisant volet la serrure en éclat à l’aide de sa nouvelle arme.
Un vent frais frappa son visage. Pour la première fois depuis plusieurs mois, le poids qui ne cessait de s’alourdir sur sa poitrine s’envola, et elle put enfin respirer. Elle serait rester sur place, si elle avait pu. Se serrait allonger dans l’herbe fraiche pour admirer les étoiles qui brillaient dans le ciel dégagé, en savourant le plaisir de pouvoir à nouveau choisir quoi faire, où, quand et comment. L’arrière du château était bien moins surveillé, cette porte, souvent oubliée par les gardes, étant la seule entrée de ce côté. Mais elle ne pouvait prendre le risque de s’arrêter, et s’enfonça dans la forêt qui ne se trouvait qu’à quelques mètres, serrant sa casserole d’une main et son poignard de l’autre, sans un regard en arrière. Si elle tressaillit en entendant le hurlement d’un loup, ou poussa un cri au craquement d’une branche dans la nuit, elle ne fit pas demi-tour.
Ce fut un tavernier qui la vendit. Elle avait pris soin de changer sa robe pour une simple tunique grise, et de laisser ses cheveux tomber devant son visage. Mais c’est lorsque les gens sont partis que l’on se souvient d’eux le plus, et alors qu’elle aurait affirmé que plus de la moitié du Royaume n’aurait su la reconnaitre du temps où elle était reine, il semblait maintenant que chaque citoyen avait mémorisé ses traits. Un silence était tombé à son entrée dans l’auberge, et une table avait été libérée prestement pour la laisser s’y asseoir. Si nombre des villageois présents avaient des questions, ils la laissèrent en paix, posant par moment une main se voulant rassurante sur son épaule, et lui soufflaient de temps à autres des mots de réconfort et d’encouragement. Elle aurait pu en pleurer, de ce contact avec autrui et de cet affection, si la plupart n’avaient pas eu les traits tirés, et les épaules basses. L’atmosphère était lourde dans la salle, bien loin de l’ambiance amicale et détendu à laquelle Guenièvre s’était habituée alors qu’elle traversait le pays à la recherche des enfants d’Arthur.
— C’est vrai que vous êtes la reine ?
La petite fille la regardait avec de grands yeux marrons encadrés par deux nattes qui tombaient sur ses épaules. Elle ne pouvait avoir guère plus de sept ans décida Guenièvre d’après les souvenirs qu’elle avait des quelques enfants qui avaient résidé à Kaamelott. Elle repoussa son bol de soupe, et se tourna vers son interlocutrice.
— Oui, murmura-t-elle d’un ton conspirateur. Mais interdiction de le dire, compris ? Je suis en mission secrète.
La jeune fille hocha la tête avec empressement, jetant des regards à droite et à gauche pour vérifier que personne n’avait entendu le secret de la reine.
— C’est quoi ton petit nom ? demanda Guenièvre en lui tendant la main, l’invitant à s’asseoir sur le banc à côté d’elle.
Cela devait être sa première conversation avec une autre personne que Lancelot depuis son départ de Carmélide.
— Alistair.
— Oh ! J’aurais bien aimé m’appeler Alistair. C’est un magnifique prénom.
Elles continuèrent à discuter de choses et d’autres, de leurs arbres préférés, des plus terrifiants animaux et des meilleurs desserts en passant par les plus jolies chansons, jusqu’à ce que la jeune fille ne s’endorme, la tête posée sur la table en bois, et que ses parents ne l’emmènent avec des mots de remerciements et une révérence. Guenièvre secoua la tête, se sentant plus redevable envers eux que l’inverse. Ce fut avec le sentiment de faire quelque chose d’important qu’elle leur donna le peigne en argent. Le cadeau d’une reine à une princesse qui lui offrit l’une des meilleures soirées de sa vie, leur dit-elle.
La garde arriva dans la nuit, alors qu’elle dormait dans une chambre que le tavernier lui avait proposé. Il avait refusé tout paiement, malgré son insistance. Ils arrivèrent dans la nuit, en silence, menés par Lancelot lui-même. Elle ne tenta pas de s’enfuir quand il entra dans la petite pièce, et la mena hors de l’établissement avec lui. Alors qu’ils quittaient le village, Guenièvre assise devant Lancelot sur son cheval, elle entendit les bruits sourds de portes forcées, et les cris des occupants de l’auberge alors que la garde leur faisait payer d’avoir gardé pour eux la cachette de la reine.
La deuxième fois, il lui répéta sans cesse que c’était pour son bien. Que Mevanwi était un danger. Qu’il ne pouvait laisser Guenièvre être attaquée par des Résistants voulant l’atteindre à travers elle. Elle n’y croyait pas, n’y croirait jamais, mais les mots commencèrent à s’insinuer dans son esprit, et elle se surprenait parfois à penser qu’elle était mieux entre les murs de Kaamelott que là-bas, dehors.
Alors qu’ils se promenaient dans les jardins à la demande de Lancelot, celui-ci se tourna vers elle sous une des arches de lierre, en prit ses mains dans les siennes. Il portait les cheveux mi-long, et une barbe taillée de près qui, avec ses habits blancs et châtains, lui donnaient l’air d’un héros sortant tout droit d’un conte de fée. Le soleil se couchait à l’ouest, et le ciel dégagé au-dessus du château avait pris cette teinte rosée qui annonce de belles histoires.
— Guenièvre, commença-t-il, les yeux baissés sur leurs mains unies. Il y a un sujet dont je voulais vous entretenir.
Elle ne lui répondit pas, et il prit son silence pour un encouragement.
— Cela fait maintenant près d’un an que je gouverne le royaume, et le peuple attends d’avoir une nouvelle reine, dit-il. Je… Je ne pourrais imaginer plus merveilleuse épouse que vous, Guenièvre.
Gardant ses mains dans les siennes, et ses yeux emplis d’admiration et de dévotion levés vers elle, il mis un genou à terre.
— Guenièvre, l’amour que je vous porte ne semble que s’amplifier à mesure du temps que nous passons ensemble. Je ne pourrais… Je ne souhaiterai régner sans vous à mes côtés.
Il posa un baiser sur l’une de ses main.
— Guenièvre, continua-t-il, accepteriez-vous de me prendre pour époux ?
Une brèche apparut dans la passivité qui l’enveloppait depuis plusieurs semaines. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle sentit à nouveau en elle les étincelles d’une colère qui n’attendait que de s’embraser. De répondre. De se battre. D’être elle-même.
— Et comment comptez-vous faire, mon ami ? Vous n’avez toujours pas retrouvé Arthur, n’est-il pas? Souhaitez-vous enfreindre la loi vous aussi, en épousant la femme d’un chevalier que vous n’avez pas encore tuer ?
Le visage de Lancelot s’était refermé à la mention de son ennemie, et il se releva, s’approchant Guenièvre dans un même mouvement. Elle posa les mains sur son torse, vaine tentative de le garder à distance.
— Cela ne saurait tarder, dit-il, plaçant ses mains sur les siennes. Toutes les forces de Kaamelott sont à sa recherche. Je refuse de laisser son souvenirs nous hanter.
— Vous avez raison, c’est pas comme si on avait vécu avec lui depuis plus d’une décennie.
— Dois-je comprendre que c’est-ce un refus de votre part ?
Guenièvre acquiesça. C’était là sa meilleure excuse. La respect que Lancelot portait aux traditions et au code des chevaliers jouerait en sa faveur, pour l’instant. Comme elle l’avait prévu, il détourna la tête en signe de défaite. Le poignard qu’elle gardait dissimulé dans les plis de ses jupons se rappela à elle quand il lui tourna le dos, et s’éloigna d’un pas, le regard perdu au loin.
Elle n’avait jamais envisagé tuer quelqu’un. Elle n’avait jamais envisagé ne serait-ce qu’utiliser une arme, hormis pour se défendre. Mais l’occasion ne se représenterai probablement jamais. Elle avait vu les nombreux bûchers, même si Lancelot tentait de la garder éloignée des affaires du royaume. Elle avait entendu les cris des paysans venus se plaindre des taxes, et les pleurs des filles et fils de chevaliers arrêtés pour trahison. Elle n’avait jamais pensé tuer quelqu’un, encore moins de sang froid, mais elle n’avait jamais envisagé se retrouver prisonnière, impuissante, à la merci d’un chevalier devenu froid et implacable, si distant des idéaux qu’il avait autrefois entretenu.
C’est probablement son hésitation, son dégoût intérieur pour ce qu’elle s’apprêtait à faire plus que les années d’expériences de Lancelot qui la mena à l’échec.
Il stoppa son poignet d’une main. La scène se figea, elle tenant le poignard dans sa main levée, lui s’étant retourné juste à temps. L’odeur de jasmin amené par une joyeuse brise donna à Guenièvre un tel sentiment d’absurdité qu’elle dû se retenir de rire.
Elle aurait préféré qu’il se mette en colère. Qu’il hurle, qu’il l’a frappe, qu’il fasse quoique ce soit d’autre qu’abaisser son poignet, et ouvrir ses doigts avec douceur. Quoique ce soit d’autre que cet air calme et aimant qui ne semblait jamais quitter Lancelot lorsqu’elle était en sa présence.
— Vous ne devriez pas avoir cela, murmura-t-il, cachant la dague dans sa tunique. Vous pourriez vous blesser.
— Vous avez surement raison, dit Guenièvre, sentant montée en elle ce sentiment de colère qui lui avait manqué. D’autant que j’en ai pas vraiment l’utilité.
Elle lui adressa un sourire, le premier depuis son départ de Carmélide, avant de serrer le poing et de le diriger de toutes ces forces vers son visage. Une douleur vive éclata dans son poignet mais l’impact fut assez puissant pour le faire reculer, et il porta instinctivement la main à sa pommette, tatant avec précaution l’ecchymose qui fleurissait sur sa joue.
— Guenièvre ? Que…
Il la regardait avec une incompréhension qui ne fit qu’attiser la fureur de la reine. Mais, voyant qu’elle ne se calmait pas, il se plaça derrière elle et la serra dans ses bras, l’empêchant de bouger. Son souffle caressait sa peau, et elle était assez proche pour sentir la chaleur de son corps contre le sien.
— Ma reine, dit-t-il d’une voix rendu faible par l’inquiétude et le désarroi. Je…Je suis désolé si j’ai pu vous blesser par inadvertance. Mettez cela sur le dos de mon inexpérience. Ai-je.. Ai-je dit quelque chose de déplacé ?
Elle ne répondit pas, et tenta de se débattre, d’écarter les bras qui la maintenaient sur place. Mais elle était prise dans un étreinte de fer, et elle abandonna, laissant l’énergie qui l’avait animé s’assécher, et retrouvant la torpeur qui lui avait permis, jusqu’à maintenant, de survivre dans cet environnement froid et hostile.
Il la guida jusqu’à sa chambre, et lui banda la main dans des linges mouillés. Pendant un mois, il la visita chaque soir, refaisant ses bandages sans un mot avant de repartir, baisant ses mains en guise d’au revoir. Elle attendit deux semaines de plus. Deux semaines qu’elle employa à rassembler son courage et à élaborer un plan.
Deux gardes avaient été postés devant sa chambre pour y rester toute la nuit durant, ce qui rendait impossible toute nouvelle tentative d’évasion nocturne, ses talents dans le domaine de l’escalade ne lui permettant pas de s’échapper par les fenêtres. La garde que Lancelot lui avait affublé avait cependant l’autorisation de l’attendre à l’entrée des jardins, afin de lui laisser l’intimité qu’elle venait y chercher. Une après-midi, elle traversa les murs de laurier et disparu une fois de plus dans la forêt, courant sans reprendre son souffle, toujours droit devant, toujours plus loin.
Que faire maintenant ? Retourner en Carmélide ? La route était longue, et le risque de se faire découvrir bien grand. Rejoindre les seigneurs Perceval et Karadoc ? Elle ne savait où commencer à chercher, ni s’ils étaient toujours en vie. Peu de nouvelles du monde extérieur l’atteignait, et elle n’avait oser en demander à Lancelot. Aller sur le continent ? Les passages maritimes étaient sans aucun doute étroitement surveillés. Demander refuge à des villageois ? Elle ne pouvait leur faire courir ce risque à nouveau.
Il fallut à Lancelot légèrement plus de trois semaines pour la récupérer. Guenièvre était resté dans la forêt, dormant sous un abris de fortune, mangeant des baies et des champignons, espérant y rencontrer Merlin, ou une autre tête connue qui y aurait, comme elle, trouvé refuge. Toutes les nuits, la température glaciale l’empêchait de s’endormir, et les hurlements des bêtes sauvages la tiraient des cauchemars dans lesquelles elle sombrait lorsque la fatigue l’emportait sur la peur. Elle n’aurait jamais survécu sans ce qu’elle avait apprit lors des quelques mois passés en camps avec Lancelot. L’ironie la poursuivait avec un acharnement égal à celui du nouveau roi.
Ce furent des marchands en route pour Kaamelott qui la trouvèrent. Elle s’était imprudemment endormi au bord d’un sentier, épuisée par les trop nombreuses nuits passées sans sommeil réparateur. Elle tenta de se défendre, frappant et mordant chacun de ceux qui se trouvaient à portée, mais ils étaient bien trop nombreux. Ils la capturèrent sans la reconnaitre, et l’emmenèrent avec eux, ligotée comme une esclave, marchant pied nus à l’arrière de la troupe, forcée à avancer par la longue corde qui s’étendait de ses poignets à leur charrette.
Lancelot les fit pendre lors d’une exécution publique, insistant pour que Guenièvre se tienne à ses côtés lors du trépas des ses tortionnaires.
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Avertissement : aucun juste un peu fâchant du gros fluff.
Note de l'auteur: je le publie en vitesse avant de préparer ma journée 🤣 les erreurs sont les miennes pas de beta comme d'habitude. Non je ne fais pas de "Read under the Cut" sur mon cellulaire je n'ai pas trouver comment ! Si vous voulez me donner un coup de main vous êtes bienvenus! Bonne lecture
Le sacrifice d’une mère
la rencontre de Lili et Marshall
9 mois plus tôt.
Le vent glacé de l’hiver me gifla le visage quand je sortis de l’hôpital avec ma fille dans mes bras. La neige cinglante nous mordait le visage, je remonta mon foulard sur mon visage et le capuchon sa tête. Je la raffermir ma prise sur elle au travers de son habit de neige et hissa un peu plus haut le sac pour bébé sur mon épaule en entreprenant rapidement les 500 mètres qui me séparaient de mon petit VUS.
-Maman…. Chouina ma fille. Elle étouffa une quinte de toux dans mon foulard.
-On arrive bientôt mon poussin, on va pouvoir se reposer à la maison. Le vent froid me faisait plier le corps en deux pour protéger mon enfant. Je remarqua à peine les lumières rouge et bleue qui clignotaient dans l’air glaciale de ce milieu de nuit.
Mon téléphone se mit à sonner mais je l’ignora trop pressée de retrouver l’abri de ma voiture.
Je vis avec horreur une remorque et des voitures de police près de mon Chevrolet. Mon téléphone se mit a sonner m’irritant prodigieusement.
-Merde ! Bordel de merde qu’est ce qui se passe encore?
Eva se mit à chouiner une fois de plus de mes bras. Elle avait vu les lumières elle aussi. Un homme, que je soupçonnait être un policier, se tenait près de mon véhicule. Il était immense, vêtut de sa doudoune et d’un bonnet de laine. Il tenait un téléphone à la main, il me vit à deux mètre de lui
-Liliane Randall?
Je hocha la tête, il raccrocha et mon téléphone cessa de sonner. De plus près je vis mon auto emboutit les deux portes côté chauffeur renfoncées complètement.
Les larmes me montèrent au yeux, j’étais debout depuis deux jours, ma fille avait passé beaucoup trop de temps à l’hôpital et maintenant ça. Eva sentit ma détresse et se mit à pleurer dans mes bras.
-Qu’est ce qui s’est passé?
Le policier s’approcha de moi et se pencha un peu, nous cachant du vent mordant.
-Votre véhicule à été embouti… Ma fille hurlait dans mes bras. Venez.
Il me prit par le coude et me guida vers une grosse camionnette de couleur foncée illuminée de gyrophares. Il ouvrit la portière côté passager et nous fit monter. Il prit une couverture à l’arrière et l’a mis sur Eva l’enveloppant avec moi du même coup dans un cocon de chaleur odorant. Son véhicule sentait l’homme, l’eau de Cologne, le déodorant et le café froid. Un mélange qui s’accordait bien avec la voix profonde du policier. Il fit le tour de son véhicule pour monter son côté conducteur. Son véhicule était chaud. Eva chignait moins, mais elle va de grands yeux vers moi quand il monta à bord.
-Maman, Evy dodo, Evy malade…
Je la serra encore plus contre moi.
-Je sais ma puce, je sais. Je regarda le policier. Qu’est ce qui s’est passé avec mon auto, j’étais à la bonne place je.. .
Il alluma le plafonnier et illumina le côté conducteur.
-Vous n’avez rien fait de mal madame Randall. Un chauffard ivre à embouti votre véhicule. Heureusement vous n’étiez pas à l’intérieur….
-Si cet hôpital de merde n’avait pas raté les prises de sang de ma fille, on serait parti depuis longtemps.
La colère me fit monter les larmes aux yeux. Le policier écrit quelque chose sur le carnet dans ses grosses mains. Evy s’agitait et se remit a pleurer, elle tentant d’attrapper mon manteau pour l’ouvrir.
--Maman!
-Shhh. On fait comment pour retourner chez nous?
Je me retourna pour la première fois vers notre sauveur , je ne vis qu’une paire de yeux doux et une grosse barbe sous son bonnet.
-Votre mari pourrait venir vous chercher?
La frustration bouillait sous ma peau et en rajouter une couche.
-cela me surprendrait quelle sorte de sa tombe pour venir nous aider.
J’étais vraiment trop dur et vraiment bitch. Angels le bout de son nez dans mes paroles. Le policier murmura quelque chose qui ressemblait à des excuses.
-ne bougez pas je reviens.
Il sortit dehors dans le froid et se pencha à une fenêtre d’une auto-patrouille. Il dit quelque chose au chauffeur avant de revenir vers son camion. Il monta à bord quand ma fille murmura les yeux plein d’eau :
-Maman veut peau… dodo … plaît…
Mon petit bout de chou essayait d’être une bonne fille pour qu’on s’occupe d’elle. Une grosse larme roula sur ma joue, que je cachais en appuyant la tête sur sa tuque rose.
-je vous ramène à la maison.
Le policier enclencha la marche avant et roula doucement jusqu’à chez nous. Devant mon bloc appartement il me dit de ne pas bouger et fit le tour de son camion pour venir ouvrir la portière et me donner un coup de main avec le sac à couches et mon bébé endormi dans mes bras. Il prit mon petit bout de chou dans ses énormes bras et la garda chaudement emmitouflée pendant que j’ouvrais la porte de mon immeuble puis une étage plus haut ma porte d’entrée. J’allais tendre les bras pour qu’il me la donnes mais il regarda mon manteau mouillé de neige.
-Prenez le temps de retirer votre manteau, elle a l’air bien.
La petite frimousse d’Evy dépasser à peine du tas de couverture. Elle dormait à poings fermés le nez dans son cou. Je lui tu as une fois de plus contre les larmes. J'aurais tellement voulu que son père soit là!
Je suis rendu mon manteau et tendit les bras, je retirai la couverture et pris mon petit bout. Je retire à sa tuque et ses boucles brunes volèrent dans tous les sens. Le policier ne dit rien pendant un instant je lui jeter un œil. Il nous regardait, attendri.
-vous êtes papa, je me trompe?
Il parut revenir à lui. Il chercha quelque chose dans ses poches en me disant :
-oui, la mienne à 12 ans… tenez voici ma carte. Appelez-moi si vous avez besoin de quoi que ce soit. Je vous contacte demain pour vos assurances. Bonne soirée madame Randall. Il passa le pouce sur la joue de ma fille comme si c’était plus fort que lui. Repose-toi bien petit ange.
-merci détective Marshall.
Il me fit un timide sourire avant de partir. Une fois débarrassé de son manteau ma fille se réveille en chignant.
-Maman… peau…
-Oui.mon poussin on va faire dodo.
J'ai changé sa couche et l’emmena avec moi dans mon lit. Pour une fois. Je retira mes vêtements et la prit sur mon torse nu elle frotta son nez sur ma poitrine et nicha son visage dans mon cou et s’endormit en soupirant. La journée avait été épuisante et je fis de même en pensant à deux yeux bleus marin très doux.
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🍵🗒️ 𖥦 [𝐆𝐫𝐞𝐞𝐧𝐲-ᵇˡᵒᵍ].𝖼𖦹𝗆 ִֶָ 𔘓𓂃 ִֶָ
。゚゚・。・゚゚。
゚。 。【Thought²】
゚・。・゚
.・゜゜・ ➷ ・゜゜・
˚๑🌨️꒱✦┊ Slice of life stories
╰┈➤ Bon, je ne sais pas trop pourquoi j'écris aujourd'hui honnêtement. J'ai des moments comme ça, je suppose qu'en écrivant les choses viendront par elle même.
On est en automne, j'aime beaucoup cette saison, une amie que je ne connais pas en réel m'a dit que j'étais comme cette saison. Elle ne m'a pas vraiment expliquée pourquoi. Mais ça m'avait fait doucement sourire, c'est vrai que j'aime beaucoup cette saison, c'est doux et froid, puis les couleurs des feuilles des arbres je les trouve magnifique, et vous ? M'enfin je m'égare encore.
- : ̗̀➛ J'ai eu une discussion avec un ami (que je ne connais pas en réel non plus), on a parlé de nos situations familiales respectifs. Et j'ai pris conscience d'une chose... J'ai souvent des rechutes quand je revois mon géniteur et sa pouf. Ça ma rappelle à quel point tout était vrai. Qu'il était un menteur. Et c'est quand je le revois malgré moi, que je recommence à ruminer, me reposer toutes ces questions incessantes : "On n'a vraiment jamais compté à ses yeux ?" Oui.
- : ̗̀➛ Et même dire ce "oui" est dur à écrire et à prononcer pour certains•es d'entre nous, les mots les plus simples pour d'autres en sont plus compliqués à dire pour nous.
- : ̗̀➛ Je vous avais parlé de certaines périodes ou je me sentais dans des extrêmes joies et parfois dans un ravin, étrangère à tout, et envahi d'une mélancolie dans nom. Et en ce moment je suis plutôt entre les deux ? Je me sens jolie, fatigué, mais belle... C'est con, ça me fait sourire derrière mon téléphone...
- : ̗̀➛ Je crois que c'est dans ma nature de me sentir trop étrangère et différente des autres. J'ai l'impression qu'on a grandit trop brutalement, et que ce "brutalement" nous pèse beaucoup. La vérité sur ce, "fameux bonheur", il est simple à atteindre pour les autres. Et pour nous on a l'impression que c'est trop loin, c'est trop éloigné de nous, inatteignable presque. Presque. C'est juste qu'on doit le trouver, s'il n'est pas dans nos passions, chez nos amis•es, on le trouvera ailleurs. Moi je pense que je l'atteindrai quand j'aurais fait ma vie. Mon métier, une famille peut-être ? Ça serait super...
- : ̗̀➛ M'enfin. Quand je vois le néant de mes relations amoureuses j'ai le temps d'attendre le déluge ! Non mais... Je suis étrange quand je suis en couple... J'aime. Profondément. Tellement. Que je fuis.
Oui, je fuis.
J'ai peur d'aimer simplement.
- : ̗̀➛ Apparemment ça s'appellerait : la philophobie.
La peur de l'engagement. La plupart du temps ça survient quand l'enfant à vu des violences ou un divorce de ses parents. Soit. Une piètre image de l'amour que j'ai pu avoir.
- : ̗̀➛ Je m'isole quand je suis en couple. Je fais tout inconsciemment pour mettre terme à la relation, j'entretiens rien, comme ça je souffre moins à la rupture. Mais c'est moi qui blesse l'autre au lieu d'être la personne blessée. Je suis une égoïste hein ? Je sais. Mais ça m'effraie. J'ai peur de vivre la même chose avec la personne que j'aime. Des coups. Des insultes. Des coups. Des insultes. Des vitres brisées.
- : ̗̀➛ Je m'arrête là, j'ai les yeux qui piquent.
J'aime pas pleurer en public, alors je n'irais pas plus loin.
- : ̗̀➛ J'aime mal. Mais j'aime sincèrement. Je parle peu. Mais je t'écoute. Je ne suis pas tactile. Mais je le suis quand tu ne vas pas bien. J'aime à ma manière. J'aime maladroitement en amour et en amitié. Mais j'aime avec la plus pure des sincérité.
- : ̗̀➛ On est peut-être trop "bizarre" à leurs yeux. Mais on aime avec tellement de sincérité. On est pas froid. On est doux. On est comme l'automne en somme. Aussi chaud que les nuances des feuilles. Aussi froid que le vent d'hiver. On est juste en contradiction avec nous même.
- : ̗̀➛ Mais on est plus humain que tous les autres.
- : ̗̀➛ J'ai une toile vierge à la maison, peut-être que finalement je peindrai un paysage automnale ? Après tout. C'est un renouveau non ? Rien ne se termine trop tôt ou trop tard. La vie se renouvelle pour en recommencer une autre.
- : ̗̀➛ Vous êtes des êtres qui méritent tout l'amour du monde.
N'en doutait jamais. J'espère que votre journée c'est bien passé. Je suis un peu fatiguée, mais ça va, je souris doucement, alors je pense que ça va ! Prenez soins de vous en premier ressort. 🤍
5:07 PM 1 déc. 2021
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꒰꒰🥛︰୨୧︰𝐆𝐨𝐨𝐝𝐛𝐲𝐞
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Au fond, ils se sentent le besoin d’hurler leurs existence à tout va. Et j’en ai assez de cette politique du moi je moi je. Je trouve ça fou, depuis le début de l’année aucun n’a été capable de me demander un simple ça va ? En s’adaptant à mon cerveau atrophié, sans rire dans une hysterie collective niveau 6eme. Ces anorexiques. Masochistes. Maso moi ? Conne, vaine, paresseuse oui. Certes. Alors on se fait remarquer. En vomissant dans les poubelles, en fumant, en baisant.
Soudain on s’arrete. On nous parle. Un nouveau discours sur l’art contemporain. C’est sûrement passionnant, puissant, prophétique, mais trop long. Trop compliqué pour mon cerveau embrumé. Je baille et m’éloigne de ce groupe de jeune épuisant. Il y a des jours où je réfléchis vraiment comme une gamine, mais mon cerveau n’a pas le temps de grandir.
Je pars dans le musée de Barbie et je la regarde. Et je lance des attaques gros yeux à ces amis pseudo hype de paris qui n’ont rien de mieux à faire que de venir la moquer, ma princesse de plastique.. sèche tes larmes papillons mascara. Moi je te trouve bien belle, jurant dans tout ce paysage aigris. Je vais vous dire une confidence, je me projette sous ce soleil blond platine. C’est cadeau. Quelle sont niaises, remplissez leur la tête d’histoire d’amours hypocrites et on écarte leurs jambes si facilement. Elles ouvrent leurs bras à qui en mettent le prix, sans distinction du genre ou de l’espèce. Puis vient le chien Medore, la maison qui va avec. Mais au fond, qui y a t’il de mal à ça ? Est ce mal, d’être une femme objet ? C’est émouvant, exaspérant, moitié moitié. Je crois que j’ai trouvé le nouvel objet de mon affection, je me sens prête à extrapoler dessus pendant des heures. Elle veut juste qu’on l’aime, quitte à faire la popote. Et puis qu’on la jette, qu’on la laisse pourrir dans un coin ! C’est tant mieux pour elle. Ma bouche forme une parenthèse inversée. J’ai presque envie de pleurer. Enfin quelqu’un a ma hauteur dans tout Paris. Pourquoi rient elles ces poupées Shelly ? Elle sont si laides, elles ne comprennent pas la beauté de l’humaine disproportionnalité. Je sors de la salle refregidaire et me façonne à son image. Je suis bien prête à tout pour vous plaire, douce, dure, facile, inaccessible. C’est de nul importe. M’apercevoir que je n’étais pas la seule jolie poupée fut si cataclysmique. Maintenant je veux être la pire, la mieux habillée, la plus cadavérique. Je veux bien être diablement belle ! Avant de passer dans le monde de ces salles adultes. Je plaque un sourire candide sur mon visage ingénue. Ne jamais se fier à un sourire pareil, avant gardiste, dangereux. Par delà les pays, j’entends qu’on clame le retour de la potentielle génialité féministe entre ces lignes ? Ouhla. On se calme. Cessez un peu de lécher mes repetto achetés sur internet et à + dans l’bus. C’est si voluptueux, ce ceintre, ces clavicules blafardes se soulevant qu’importe si le vent vient de l’est ou de l’ouest, suspendant des vêtements informes et larges aux yeux de tous. Mieux vaut aller de suite me suspendre à l’étage Delacroix. J’y vais sans plus de cérémonie.
En bas, les gens se pressent, ils grouillent. Je ne vois qu’une masse floue, secoué de ricanement. Sûrement à mon sujet. Sûrement peu glorieux. Qu’ils rient. J’ai l’habitude. Qu’ils me collent une balle dans la tête. Je veux mourir. Une collégienne me pointe du doigt. Elle porte des Stan smith. C’est mignon, ce marshmallow congelé. Je secoue la tête. Tachant de chasser mon délire. Mais je suis hypnotisée par son autre main. Elle a un effet plus purifiant sur moi que tout potentielle fond marin dYves Klein. Cette parisienne n’est pas belle, elle est mignonne. Et ses cheveux de paille trahissent la maladie. On est à paris, la concurrence est rude, ici c’est genre, normal d’être anorexique. Elle fouille dans son paquet de harribos rejetant naïvement les dragées noires. Me, rejetant naïvement. J’ai envie de faire un Spoerri de ce moment, mais je ne suis pas une artiste de talent. Voir le caprice des dieux couler de ses lèvres labellotees, et en faire un ready made d’éponge, l’imprégnant de sa baveuse gloire cheesy. Et je pense: un jour, tout ce sucre fondera alors qu’elle criera le nom du premier conard venue.
J’erre entre les tableaux de scènes de torture sans plus les voir. Comme dans une forêt narcotique, attentiste de l’éveil paradoxal de son baiser anémié. Je ne sais plus quel rôle jouer, pourtant s’imposer l’immobilisme devant une telle perspective me laisse pantoise. Lent... lent.. mon sweat bleu spectral laisse une traînée gris cendrée sur mon passage. Je veux qu’il me transfuse, mon ombre, de cette aiguille trotteuse de l’heure qui passe. Lui faisant un croche pied. Je veux qu’il me traine sous le bois endormie de la table à manger. J’y reviens tous les week end, mon cœur exsangue d’Happy end. Qu’on aille fuser en dragon délavé. Chercher le diamant oublié et tremblant. Une javelle. Dans les chiottes. Qu’on casse la vaisselle de ce musée. Qu’ils fourmille sous mon teint hyalin et me fasse traverser son toit boule à facette, en un tas de silhouettes étirantes et caoutchouteuses pour aller rejoindre un astre blanc et nu, à l’artiste inconnu, underground, trouvé sur Tumblr.com. Je veux me pâlir pour me faire renaître à l’encre de Chine. Imiter une signature au Crystal bic bleu. Et la tasse de café qui se fele tandis qu’on entoure mon bras maigre. Dans vos yeux je lis la rage, dans les miens dans les vôtre je lis la peur. Mais je veux la faire trembler cette lueur manichéenne. Comme sur un fil d’un doigté, mutin et effilé, pantin épileptique. Alors j’arrache de mon poignet ridiculement fin l’entonnoir de la porcelaine dédoublée, et je nous fais tomber dans un monde inverse, le diable et moi. Dans les chiottes. La, rallumer la joie dans ses yeux, me fait éclater d’un rire joyeux 😀 et je me jette d’une montagne de Caspar David Friedrich. Mais on nous arrache bientôt à notre transe, textuel. Qui donc vient trouble ce moment d’intimité? Paniquée, je sors la tête de l’eau de rose du Marcel Duchamp. J’ouvre la porte et lui éclate la tête à la volée. Une femme de ménage du musée. Elle part laver ailleurs. Bon. Je voulais simplement discuter. Quelle malédictions que la beauté. Je referme la porte lentement et retourne dans les ténèbres de la possession. Je vois mon reflet au fond Duchamp. L’eau perle à mon front de marbre et va tomber sur mon marcel borde de rayures de marin. Mais, le spectre de mufasa vient me visiter et déclare: Juliette, tu dois reprendre ta place dans le cycle de la vie. Mais je ne le peux, tout le temps, je pense à mon ex, tel est le cycle de la mort. J’hurle. Et fait trembler la lumière tel des papillons Nabokov. Et j’ai peur du noir, je retourne donc dans le couloir.
C’est l’heure de manger. J’attends que mes esclaves viennent me faire de l’ombre avec leurs palmes mais le métro leurs coûtent trop chère. Je marche donc vers mes camarades. Ça ira. Il faut juste que je trouve quelqu’un pour écourter ces moments de récré qui font engendrer mon estomac une œuvre satirique et contemporaine. Je vendrais mes charmes de Barbie pour cela. Je la bénirais, ferais des portraits classiques entourés de fleurs impressionnistes pour qu’il, ou elle, ne me laisse pas m’enfermer dans les toilettes pour me scarifier dans ces moments d’angoisse sociale. Je m’assois en tailleurs au milieu de ce cercle de cannibale et chante en hindou pour passer le rite d’initiation. Mais l’on ne veut pas, on me rejette aussi ici, moi le mouton noir des brebis égarées, quel échec cuisant pour une émission de télé-réalité. Leur regard lancent des infra rouges et leurs bouches s’affaissent en signe de désapprobation. Je recule sous l effet de la terreur, ma démarche compassé forme maintenant une équerre. Mes yeux exorbités de chihuahua se mouillent de déception. Les débris de mon cœur se fêlent de plus belle. Ils sembleraient qu’ils soient jaloux de mon aura de vampire cristal. Il faut dire qu’en dessous des 40 kilos je suis belle rires. Je comprends. Je leur tapotte l’épaule en riant. Dieu pardonne. Mais c’est que ces prolétaires sont têtus ! Ils me jettent leurs nourritures à ma baby face pour conjurer le mauvais sort et en remplacement de l’ail et du pieu dans le cœur. Ils veulent que je l’avale. Bande de pleutres amoraux ! Je vous exècre tous ! Toi toi et toi. Je lève mon verre à l’abandon, au diable qui m’emporte, et vous maudit, tous ! Je resterais la queen B. Allez pourrir dans votre lac de mc do Je m’abaisse à leurs niveau, plus bas que terre, et leur demande de signer la fiche de présence de mon dessin au crayon de couleur de Renaissance. Je l’agite à leur nez, des étoiles pleins les yeux. Je leur explique, patiente. Là c’est un chien à trois têtes, là c’est des pâquerettes, là un sceau magique, et des carcasses qui font des bébés embryons ! Il n’en ont rien à foutre. Préférant les saucisses aux sceaux 6. Ils allument un callumé de la paix qui m’est interdit. Je tousse et agite ma main devant mon nez. Ils rient. Je leur répond que j’ai une constitution fragile ! Ils m’arrachent à mon dessin, le froissent et le font tomber en slow motion dans un hambergeur ! Je joins mes mains délicates en inspirant sous toute cette violence. Je tente de le ramasser, j’ai le nez presque sur le ventre de mère nature. Elle me chuchote un faible merci. Je lui réponds que je compatis, mon corps fragile pourrait se briser si facilement. J’entends qu’ils disent des choses, à mon propos. Ils pensent que je suis:.. possédée ? Oh. Je calfeutre mon visage. Non... je ne veux pas qu’on voit... cette larme... je vais vous dire un secret, au fond de moi, je suis dépressive, et quand on dit des choses comme ça, ça fait mal à mon cœur, il saigne, il noircit. Jour après jours, toujours la même chose. Je pars sans plus de cérémonie. Soupirante. Les cèdres du parc artificiel m’ombrent de leurs sourcils. Je ne marche pas très bien sûr ce chemin d’exil, je chancelle, mais ça ira, ça ira, continuez sans moi.
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Mur noir, Mur blanc (version 2)
La porte s’ouvrit permettant d’entrevoir l’intérieur. La chambre était sombre en raison de la couleur des murs. Ce n’est pas courant de découvrir des murs totalement noirs. Il entra malgré lui dans cette pièce pratiquement sombre. A peine rentré que la porte se referma derrière lui, provoquant un léger vent sur son dos nu. Bien qu’il ne constata pas d’ampoule ni de néon, une lumière permettait d’apprécier la couleur sordide du sol au plafond. Il savait pourquoi il était ici mais ne savait rien d’autre ni quand il sortirait de cette chambre dont il fit très rapidement le tour.
Elle semblait très étroite. Et il n’y avait rien à faire. Il n’y avait aucun meuble, aucune affaire qui traîne, pas même le moindre objet qui puisse l’aider à passer le temps. Il s’assit sur le sol de la même matière que les tatamis et se contenta de regarder le temps passer entre ces quatre murs noirs. Rien ne bougeait. La sensation était terrible, elle se transforma en torture. Dès lors, il fit la seule chose possible, il s’allongea et s’endormit.
Dans la pièce voisine, une jeune femme restait assise dans une chambre de la même taille. Par contre, les murs n’étaient pas noirs mais blancs, entièrement blanc apportant une sensation de grandeur qui donnait presque le vertige. Elle aimait le blanc comme il aimait le noir. Cependant, après dix minutes dans cette salle, elle ne voulait plus voir cette couleur en peinture. Il n’y avait rien à faire non plus. Elle attendait, assise pendant des heures sans savoir quelle était l’objectif de cette expérience. Parfois, elle bougeait, cherchait un peu de couleur, une tache brune ou bleu sur les murs. Elle chercha une petite fissure ou quelque chose qui puisse l’aider à passer le temps. Elle ne savait plus depuis combien de temps, elle occupait cette chambre, et elle en avait marre de le passer à raviver ses souvenirs ou ses connaissance.
Depuis son arrivée, elle avait compté douze repas, à moins que ce soit quatorze. Chaque fois, une femme entre, dépose sur le sol des sandwichs diverses et un grand gobelet d’eau. Il n’y avait aucune assiette, aucun couvert. Peut-être avaient-ils peur qu’elle ne les vole ? Parfois, elle essayait de parler avec cette geôlière peu commode. Mais cette dernière, ne répondait jamais gardant le silence, Elle ne cherchait pas à profiter de la situation en reluquant la complète nudité de la jeune femme. Il n’y avait rien d’autre que le travail apparemment lassant pour cette gardienne au visage de dragon.
Il fut surpris quand un homme déposa sans rien dire son premier dîner. De la viande de poulet accompagné de crudités dans du pain. Il mangea tranquillement appréciant de pouvoir enfin avoir une activité. Il mangea, réclama de la mayonnaise mais le type ne répondit pas. Il restait devant la porte pour la garder. Il regardait le cobaye mâcher et boire quelques gorgées d’eau dans son gobelet en plastique. Puis, une fois avoir fini, il prononça enfin quelques mots : « Finissez votre verre, je le récupère ! » Dès lors, le prisonnier but cul-sec la moitié de la pinte avant de voir l’homme lui arracher des mains le verre en plastique. Juste avant qu’il ne quitte cette prison aux murs noirs, il lui demanda comment faire pour se soulager. L’homme montra un coin de la chambre tout en affirmant qu’ils sont prévus à cet usage. Puis il referma la porte noire laissant son détenu seul entre les quatre murs de la même couleur.
Ses yeux fatigués indiquèrent son manque de sommeil. En fait, son organisme était perturbé par la lumière qui ne s'éteignait jamais. Néanmoins, elle réussit à dormir un peu, durant quelques minutes ou des des heures ; elle n'en savait rien. Parfois, elle regardait les murs et imaginait une histoire en voyant des ombres fictives bouger. Seulement, cela ne dura qu'un temps. Car à chaque fois, la réalité rattrapait son imaginaire : Elle était entre quatre murs blancs. Elle n'aimait pas les graffitis de la rue, cependant devant ces murs vierges de couleurs, le plus moche des dessins deviendrait son tableau préféré.
Restant assis, les jambes en tailleur, il remémorait sa vie, sa jeunesse, son adolescence, ses études, son travail, ses amours. Cependant, il ne termina pas et se demanda pourquoi il faisait ça. Ce n'était pas un mouroir ni une chambre d’hôpital. Alors, il se dit que cela devait être naturel et que l'enfer ressemblait certainement à ça. Il repensa à Huit-clos de Sartre et en conclut que finalement l'enfer n'est pas seulement les autres ; c'est aussi soi-même. Puis, il se corrigea en pensant que l'enfer est simplement là où l'on se trouve. En regardant les murs, il regretta de ne pas avoir de craie pour dessiner ou écrire quelques mots comme : « Vivre libre ! » ou « Soyez heureux »
Ce n’était pas dans ses habitudes. D’ailleurs, elle était persuadée qu’il y avait des caméras un peu partout. Elle se promena dans la chambre aux murs blancs et chercha des petits points qui puissent la distraire. Elle voulait les trouver. Elle voulait une occupation raisonnable ou délirante permettant à son esprit de ne pas basculer dans la folie. Elle chercha, scruta minutieusement sans trouver. Dès lors, déçue, triste. Elle hurla, cria qu’elle n’en pouvait plus. Elle voulait sortir. Mais personne n’intervint, la laissant seule dans la douleur.
Il ne savait plus combien de temps il avait passé à dormir. Il ne savait plus non plus si on était le jour ou la nuit. Il regarda ses doigts, grignota le bout des ongles. Puis, il se leva pour faire quelques exercices, des pompes et des abdos. La couleur noire réduisait la taille de la chambre. Après sa gymnastique, il essuya la sueur de son front avec la main et il se demanda si la pièce puait autant que lui. Certainement ! Il demandera à son taulier quand il apportera la bouffe, bien qu’il connaissait déjà son comportement, un mutisme total. Il resta assis à regarder les murs noirs. La pièce commençait à donner la chair de poule. Il avait même l’impression qu’elle se réduisait lentement. Il se sentit étouffer, il se demanda quand il sera écrasé par ces murs lisses. « Au moins, comme ça, il verra de la couleur avec son sang avant de mourir » se dit-il avant d’éclater de rire. Puis, il s’arrêta et se mit à pleurer avant de s'endormit et de rêver de murs blancs et d'espace.
Elle s’était arrachée un cheveu et s’amusait à faire un nœud avec. C’était enfin une occupation qui lui permettait de passer le temps. Sa première distraction depuis son arrivée. Elle joua, réussit à faire un nœud. C’était un magnifique exploit car il fallait énormément de patience pour l'obtenir. Dès lors, elle s’amusa à le défaire lentement à l’aide de ses petits doigts fins. Elle eut beaucoup de mal. En fait, elle pensa ne pas y arriver lorsque la porte s’ouvrit tout-à-coup. Déjà le repas ? se dit-elle. Mais à sa grande surprise, trois hommes entrèrent suivi de la gardienne. Ils portaient tous le même uniforme blanc. Elle se recroquevilla pour cacher ses parties intimes. Seulement, ils l’empoignèrent de force et pendant qu’ils la tenaient fermement, la femme passa une tondeuse sur sa tête, qu’elle rasa entièrement avant d’en faire autant avec les poils de son pubis, de ses jambes et sous les bras. Une autre femme entra et passa l’aspirateur pour retirer les follicules pileux traînant sur le sol blanc. Elle n’avait droit à aucune occupation. Une fois relâchée, elle courut dans le coin opposé à la porte et se mit à sangloter en se demandant pourquoi elle méritait ça. Ses yeux pleins de larmes ne regardèrent pas le personnel quitter la chambre. Tels des robots, ils n’avaient pas le moindre sourire.
Il devenait dingue ! Après avoir cherché une faille dans les murs ; même un trait un mini-trou, lui aurait plu. Il se frotta aux murs, s’amusa à les lécher pour connaître leur goût. Il ne trouva rien d’autre à faire. Il observa le plafond puis le sol. Et sans prévenir, il caressa son sexe, le faisant grossir puis raidir doucement. Dès lors, il se masturba, il pensa à son amie dont il ne savait pas ce qu’elle faisait. Il l’imagina dans ses bras en train de faire l’amour. Il allait à un rythme régulier, cherchant à savourer ce moment comme un instant magique. Puis il éjacula et regarda sa semence s’éclater sur le mur noir. Enfin, autre chose que du noir ! C’était du blanc, quelques taches blanches qu’il regarda sans honte. Il posa le doigt sur la plus grosse alors qu’elle était encore humide. Il essaya de dessiner avec mais il sursauta lorsqu’il entendit la porte s’ouvrir. Un homme entra. Il portait un seau noir. Il sortit une éponge du seau et nettoya les traces jusqu’à les faire disparaître entièrement. Puis il partit sans un regard, sans un mot pour le responsable des taches.
Chaque jour, elle recevait cette douche comme un cadeau. Le seul moment de plaisir qu’il lui était proposée. Une femme entrait avec un jet d’eau pour le projeter sur les murs blancs lavant ainsi la chambre entièrement. Elle appréciait ce moment de fraicheur et sentir l’eau couler sur sa peau la lavant de cette folie insupportable. Puis elle restait de nouveau seule mais avec un léger sourire comme un espoir à sa survie. L’eau glissa lentement le long des murs les rendant encore plus blancs plus éclatants qu’auparavant. Lentement, la flotte disparaissait comme par magie à travers le sol plastique ou peut être sous les plinthes à peine visible à l’œil nu. Elle se rassit, passa la main sur le léger duvet de sa tête. Elle était contente car sa belle chevelure repoussait.
Ils sortirent en même temps. Ils ne se saluèrent pas quand ils se croisèrent dans la rue. Il, tout comme elle, respirait cet air frais. Il s’émerveillait devant du bleu, du blanc du jaune ou du rouge sur les murs et autres panneaux affichés dans la ville. Elle pensa acheter de la peinture grise pour repeindre les murs blancs de sa chambre. Plus jamais, elle ne voulait de blanc comme couleur sur les murs. Ou alors, avec des dessins dessus. Il marcha jusqu’à la station de métro, puis décida de rentrer à pieds pour profiter encore de ce feu d’artifice de couleurs qui lui manquait tant. Fini le noir, plus jamais de noir ! Pendant ce temps, elle appela sa meilleure amie sans nouvelle depuis trois semaines. Enfermée pendant trois semaines dans une chambre aux murs blancs. Leurs premières phrases accompagnèrent des rires hystériques. Sa copine proposa de manger ensemble demain midi. Mais cinq minutes après, elle lui envoya un SMS pour le reporter car elle avait rendez-vous avec un psychiatre afin de débattre sur son expérience de trois semaines. Mon dieu que c’est long trois semaines dans une chambre blanche. Elle pourra se plaindre au médecin d’avoir été tondue. Mais déjà elle connaissait la réponse : « C’était dans le contrat que vous avez signé !».
Une fois chez lui, il regarda les murs de son appartement. Du vert sur le papier peint, du bleu et du jaune. Pas de noir, aucune trace de noir. Il se mit à rire. Il était content. Puis, il pleura silencieusement. Et il regretta de ne pas avoir choisi le jeu télévisé avec des décharges électriques dès qu’on donne une mauvaise réponse. Elle entra dans un taxi qu’elle venait d’appeler. Elle voulait rentrer chez elle au plus vite. Pendant le trajet, elle parlait joyeusement avec le chauffeur. Leurs sujets concernaient tout et rien. Soudain, il dit: « Vous me rappelez quelqu’un…Vous ne seriez pas une participante du jeu télé « mur noir, mur blanc » où les candidats doivent vivre nus le plus longtemps possible dans une chambre entièrement vide? Elle ne répondit pas. Ses yeux s’humidifièrent lorsqu’il ajouta : « Vous connaissez au moins ? C’est terrible en y pensant. Il y a des participants qui sont devenus fous. Moi, je deviendrais dingue si je jouais à ça. »
Alex@r60 – août 2020
Photo de Pavel Tereshkovets
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(JAY B) INTERVIEW • Novembre 2015 | NYLON
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Tu as mentionné que tu avais été un rebelle ?
Avant que je ne sois un trainee, j’aimais danser. Je voulais être un danseur et je voulais être un b-boy. Avec les conseils des gens autour de moi, j’ai été à l’audition sans trop y croire et j’ai réussi à la passer et par chance, j’ai eu la première place. J’ai vécu en m’entrainant et plutôt que d’être reconnaissant, j’étais têtu dans le fait que je ne voulais pas être le stéréotype du performeur chanteur et danseur. J’ai aussi séché quelques cours de chant *rires*. Et ensuite, j’ai écouté un peu de musique et tout à coup, j’ai voulu devenir bon en chant. Je me suis regardé et j’ai réalisé que j’avais des lacunes dans plein de domaines. A partir de là, j’ai arrêté de danser et je me suis seulement concentré sur l'entraînement au chant.
C’était quelle musique ?
C’était Brown Sugar de D’Angelo. C’était le genre de musique qui s’est vraiment démarquée pour moi et être aussi bon en chant était quelque chose que je pensais impossible dès le début. Je voulais une voix “coulante” et séduisante comme ça.
C’est pour ça que tu es devenu moins rebelle ?
Ma personnalité n’est pas du genre à ne pas écouter les opinions et les pensées des autres personnes. S’il y a quelque chose que je veux, je suis du genre à devenir têtu. Jusqu’à ce que je sois un lycéen, j’étais vraiment irresponsable. Même si je n’ai pas encore fini de grandir, quand j’ai eu 20 ans et que je suis devenu un adulte, j’ai ressenti le besoin puissant de devenir plus responsable. Alors j’ai essayé de faire plus attention avec mes mots et mes actes. A notre compagnie, s’il y a des opinions qui divergent, je ne dis pas “Définitivement, je ne fais pas ça”, mais je partage mon avis d’une manière civilisée.
Est-ce que tu subis la déprime automnale ?
J’avais l’habitude de penser que non, mais quand les saisons passent de l’été à l’automne, je sens que je suis sensible à la chute des températures dans l’air. Je deviens distrait et je pense plus aussi. Parce que ce genre d’air est quelque chose qui arrive toujours une fois par an. Comme je respire cet air, je pense aux choses qui sont arrivées l’année précédente durant la même saison. Il y a des fois où je ressens comme un sentiment de nostalgie ou parfois je vais réfléchir. Mais ce n’est pas parce que c’est l’automne que je me sens seul.
Alors, tu es le genre qui aime manger ? Tu es du genre qui lit aussi ?
Pas seulement parce que c’est l’automne, mais j’aime les deux. J’aime la nourriture coréenne et chercher de bons restaurants coréens. Pour les livres… j’aime les fictions policières et les livres sur le développement personnel. J’en trouve des profonds.
Alors tu trouves les livres sur le développement personnel aidant ?
Honnêtement, je ne les trouve pas vraiment aidant *rires*. Même si vous ne pouvez pas devenir quelqu’un de remarquable juste en lisant des livres, après les avoir lu, c’est devenu un déclencheur pour moi de regarder ce que j’ai déjà fait.
Ça ne fait pas longtemps que ‘Just Right’ est sorti et maintenant vous êtes de retour avec ‘MAD’.
On a commencé à se préparer quand la promotion de ‘Just Right’ se terminait. On a enregistré en même temps qu’on s’exerçait sur la chorégraphie. Le concept de ‘Just Right’ était très clairement défini et le concept pour ‘If You Do’ est aussi très défini, alors on voulait rapidement montrer une image complètement différente.
Tu aimes être occupé ?
Ce n’est pas bon de trop se reposer. Ce n’est pas le fait de devenir angoissé quand on se repose, mais si on se repose trop, on abandonne nos pensées. Après s’être reposé, nous avons besoin de cette force conductrice pour se forcer à bouger. C’est pourquoi nous devons proprement trouver le juste milieu.
Est-ce qu’il y a quelque chose qui te fait “bouger” ?
Même si c’est quelque chose d’évident, c’est le souhait que beaucoup de gens écoutent et aiment notre musique. Même si c’est important que les gens aiment notre musique, comment je peux être capable de monter les choses est important aussi.
Qu’est-ce que tu fais quand tu te reposes ?
Quand j’ai du temps entre les mains, je m’entraîne à chanter et j'écris des chansons dans mon espace de travail. Parfois, je vais sur le bord de la Rivière Han et j’apprécie le vent ou parfois, je vais dans un café pour rencontrer un certain hyung qui, musicalement, me correspond, et on écoute de la musique tout en discutant. C’est tout.
Ce n’est pas le moment pour toi de sortir et de jouer autant que tu veux ?
En face de notre dortoir, il y a plein de clubs connus. Quand je vois des gens se rassembler en face de ces clubs le vendredi, il y a des fois où je veux aussi sortir et m’amuser tout seul. Cependant… je ne suis pas trop sûr. C’est la même chose pour jouer… il semble qu’on a besoin d’avoir des expériences variées pour n’avoir aucun regret, mais maintenant pour moi, faire de la musique et chanter est plus agréable et je suis plus à l’aise avec ça.
Ah oui, félicitations. Vous avez gagné la première place pour la première fois, n’est-ce pas ?
On était vraiment très heureux. J’ai pensé que je pourrais pleurer si on ne gagnait pas. Même si avoir la première place n’est pas important, ce n’est pas quelque chose qu’on peut exclure de nos envies de résultats. J’ai pensé que le sentiment que nous ressentirions en gagnant serait une compensation pour tout le dur travail fourni jusque là. Cependant, à ce moment-là on était tellement choqué, alors la chose qu’on pouvait faire était de dire merci. J’ai passé la journée entière dans les nuages mais quand j’ai ouvert les yeux le matin suivant, j’ai réalisé. A partir de maintenant, nous devons travailler encore plus dur.
Est-ce que vous avez fait une fête ?
Vu qu’on avait une activité le jour suivant, on est immédiatement retourné au dortoir et on a dormi. Les membres et moi-même. On n’y croyait tellement pas que la stupéfaction se lisait sur nos visages quand on s’est assis dans la voiture pour rentrer *rires*. Parce qu’on est toujours au milieu de la promotion, on a dit qu’on terminerait complètement la promotion et on ferait ensuite la fête.
Est-ce que ça va être élaborée et grandiose ?
La fête ? En fait, quand on a dit qu’on allait faire une fête, on va juste aller dans un restaurant de grillades et manger de la viande *rires*. Je ne sais pas trop pour jouer, mais je ne suis pas sûr de ce qu’on pourrait faire. Quelque chose comme aller dans une chambre d’hôtel et s’amuser avec les membres ? On va probablement aller manger de la viande et aller à la Rivière Han pour apprécier l’air frais.
‘Just Right’ a une image mignonne. ‘If you Do’ a une image virile. Laquelle te correspond le plus ?
Si mon visage n’a pas d’expression particulière, je peux paraître féroce. Et quand je souris, je peux paraître gentil. C’est dur pour moi d’être mignon. Je trouve ça difficile de m’adapter comme je ne suis pas sûr de jusqu’où je dois aller. Quand je veux paraître mignon, je dois m’abandonner *rires*. En tout cas, je suis plus à l’aise sans expression.
Quand tu es Lim Jaebeom et quand tu es JB… il y a une vraie différence ?
Je suis seulement JB sur scène. Même après m’être maquillé et avoir mis mes vêtements de scène, je suis Lim Jaebeom jusqu’au moment où je monte sur scène. En dehors du moment où je suis sur scène à chanter et danser, je suis juste une personne ordinaire qui n’est pas du inquiet par un concept à suivre ou avoir une apparence cool.
Parmi les membres, est-ce qu’il y en a que tu aimerais être pour une journée ?
Je pense que mon moi actuel est juste ce qu’il faut. Ça ne veut pas dire que je détesterais échanger ma vie avec quelqu’un pour une journée. C’est parce que je suis satisfait avec moi-même et que je ne suis pas curieux sur autre chose.
Les fleurs ou la boule disco, qu’est-ce qui te va le mieux ?
Les fleurs. Elles sont plus “animales” (dans le sens naturel) et même s’il y a des fois où j’ai une passion brûlante, je suis habituellement plutôt doux.
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LA JOIE DE L'ÉTERNEL
Ce jour est consacré à notre Seigneur; ne vous affligez pas, car la joie de l'Éternel sera votre force (Néhémie 8:10).
Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur; je le répète, réjouissez-vous (Philippiens 4:4).
La joie est une émotion agréable et profonde. Elle peut être liée à une cause particulière ou à l'état de celui qui a la paix.
Bien-aimés, il y a un vrai rapport entre la joie et la force : quand on est pleinement heureux, on est fort mais quand on manque de joie, on manque aussi de force. Un cœur joyeux et gai est source de force dans notre vie.
La Parole de Dieu déclare que la joie du Seigneur est notre force. C'est pourquoi parfois l'ennemi cherche à nous la voler et à nous maintenir dans un état de tristesse et de désespoir. Car sans la joie, nous n'avons aucune force, et sans cette force, nous ne pouvons pas vaincre l'adversité, ni accomplir l'œuvre de Dieu.
La joie du Seigneur est mienne dès lors que je lui permets de me la transmettre. Il est donc important que je puisse déposer à Ses pieds ce vêtement d'affliction afin qu'Il puisse me couvrir du manteau de Sa joie.
Dieu a rendu toute chose possible par le sacrifice de Jésus-Christ à la croix. De ce fait, notre joie ne provient pas de l'épreuve elle-même, mais elle est le fruit de notre espérance en Dieu et en Son secours, car Il est fidèle et Il nous délivrera de toutes nos difficultés. Le Seigneur est une source intarissable de joie.
Pour rester dans la joie, apprenons à louer Dieu malgré les problèmes car plus nous nous focalisons sur Jésus-Christ, plus notre joie sera grande.
A l'inverse, plus nous nous focalisons sur nos problèmes, plus ils nous paraîtront alors insurmontables et moins nous seront forts.
Le désir de Dieu est que nous soyons toujours heureux, Il veut que nous restions accrochés à Lui.
Selon qu'il est écrit : Attache-toi donc à Dieu, et tu auras la paix; tu jouiras ainsi du bonheur (Job 22:21).
Il y a une histoire que j'aime beaucoup dans le livre des Actes des apôtres chapitre 16 verset 16 à 34.
Ce sont deux hommes, qui venaient de recevoir de violents coups de fouet. Ces deux personnes n'avaient commis aucun crime pour mériter cela et on les avait même mis en prison.
La Bible nous rapporte qu'on les avait placés dans un cachot le plus reculé, qu'on attacha leurs pieds à des blocs de bois.
Quand on regarde les circonstances de ces deux hommes, qui ne sont ni plus ni moins que Paul et Silas, ils avaient de quoi se plaindre et être dans une tristesse profonde. Et pourtant, Paul et Silas, priaient et chantaient les louanges de Dieu.Tout était contre eux et pourtant, ils chantaient et louaient Dieu.
Voilà une belle attitude à avoir lorsque le vent nous est contraire, prier et chanter des louanges à notre Dieu.
Paul et Silas auraient pu se plaindre auprès de Dieu, pleurer sur leur sort, mais, ils ont décidé de garder la joie qu'ils avaient et bien plus, de manifester cette joie en chantant.
La suite du récit est merveilleuse, et nous voyons comment notre Dieu est merveilleux !
Je crois que ce qui s'est passé après, est la conséquence de l'attitude de Paul et Silas. À travers, leurs louanges et prières, Dieu a pu intervenir en leur faveur.
La terre commença à trembler et les portes de la prison s'ouvrirent. Et tout ce qui suit est une merveilleuse histoire. À cause de l'attitude de Paul et Silas, c'est toute une famille qui a pu être sauvée par la grâce de Dieu.
Bien-aimés, demeurons dans la joie malgré les circonstances. Soyons des modèles. Ne vivons pas comme les païens, ne réagissons pas comme le monde pourrait réagir.
Dans les moments difficiles si vous vous laissez envahir par la présence de Dieu, Il vous donnera la force de surmonter les épreuves et d'en ressortir avec une paix et une joie qui surpassent toute intelligence et que le monde ne peut connaître.
Selon qu'il est écrit : À celui qui est ferme dans ses sentiments, Tu assures la paix, la paix, parce qu'il se confie en Toi (Esaïe 26:3).
Nous devons être les gens les plus joyeux au monde. Laissons-nous donc remplir par le Saint-Esprit, cultivons ce fruit de l'Esprit qui est la joie, confions-nous en Dieu même dans la détresse, et Il nous assurera la paix.
Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses, car c'est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ (1 Thessaloniciens 5:16-18).
Que le Dieu de l'espérance nous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que nous abondions en espérance, par la puissance du Saint-Esprit, au nom de Jésus-Christ. Amen !
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« Cendres d’une flamme d’or » (1)
« Cendres d’une flamme d’or » (1)
C’est une journée glaciale de décembre,
les pare-brises des voitures sont totalement givrés.
Les seuls courageux
qui osent sortir de chez eux
gardent leurs mains bien au fond de leurs poches, car le vent transperce cuirs et laines.
La neige,
qui ne s’écoulait que par petits flocons inoffensifs
il y a un quart d’heure,
déferle si rapidement
qu’elle recouvre à présent tout le Lac Daumesnil.
Marcia a en elle cette inquiétude profonde
qui vient s’entrechoquer avec sa sensibilité vive.
La moindre sensation l’émeut profondément
et met en branle une imagination très riche.
Aucune passion précise n’occupe son cœur,
qui se retrouve vite envahi,
à la merci de ce tempérament triste et maussade.
Cette inaction forcée,
ainsi que cette désolation intérieure
suscitent en elle d’incessantes rêveries,
qui n’engendrent évidemment
qu’un désenchantement accru.
Marcia se retrouve réduite à vivre
dans l’attente inquiète d’elle ne sait vraiment quoi.
L’amertume et la désespérance
s’emparent de son cœur
que rien ne parvient à consoler.
Elle ne connaît ni la gloire ni l’amour;
déçue dans ses espérances,
elle n’a plus aucune illusion.
C’est quand elle va mal, et seulement très mal,
que Marcia devient tout à coup la poétesse,
qu’elle cache et enterre en elle chaque jour.
C’est quand elle se met à pleurer,
et à pleurer vraiment,
que soudain elle redevient l’écrivaine
qui se perd autour d’un cœur
qui la renie pendant les moments où elle est clone.
Marcia fait ce qu’on lui dit,
elle pense comme on le lui a appris,
elle se plie aux règlements...
Mais il arrive un moment
où le poète maudit se réveille,
faisant trembler son corps tout entier.
Et puis, même si elle espère toujours ce drame,
qui nourrirait son inspiration,
qui raviverait le désespoir qui hurle en elle,
Marcia est persuadée
qu’elle n’est pas si loin des autres poètes.
Lorsqu’elle va mal, et seulement très mal,
elle se sent comme un poète disparu,
aussi triste qu’oublié.
Alors, elle se met à pleurer,
et à pleurer vraiment,
jusqu’à ressentir le besoin de mourir,
pour enfin cesser de souffrir.
C’est quand elle n’écrit pas,
et seulement quand elle n’écrit pas,
que Marcia redevient cette écrivaine
qu’elle cache et enterre soigneusement chaque jour. C’est quand elle se met à chanter,
et à chanter vraiment,
qu’elle redevient soudain cette poétesse
qui ne s’y retrouve plus,
dans ce cœur qui la renie
pendant les moments où elle est clone.
Alors, c’est à ce moment
qu’elle découvre sa raison de vivre.
Marcia renaît juste avant de mourir,
elle s’accroche à ses larmes
tranchantes à l’eau de rose.
Elle remonte, in extremis,
cette pente dans laquelle son chagrin,
ce blues, ce spleen l’avaient abandonnée.
C’est quand elle se met à sourire,
et à sourire vraiment,
que Marcia redevient Marcia,
cette enfant toute sourire,
qu’elle cache et enterre en elle chaque jour.
C’est quand elle ne dort pas,
et seulement quand elle ne dort pas,
que Marcia redevient artiste
au plus profond de son cœur, où elle se perd souvent.
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